Le 25 juillet restera gravé dans la mémoire de la jeune démocratie tunisienne. Le président Kaïs Saïed n’a pas choisi cette date au hasard – l’anniversaire de la République – pour limoger son chef de gouvernement, Hichem Mechichi, qu’il a lui-même nommé il y a un an jour pour jour. Saïed, qui n’a jamais été aussi isolé sur la scène politique depuis son arrivée au pouvoir, en octobre 2019, a décidé de s’ériger en chef de l’exécutif, de suspendre le travail de l’Assemblée pour trente jours et de lever l’immunité parlementaire de tous les députés pour la «paix sociale».
L’»exception tunisienne»
La célèbre «exception tunisienne» prend une nouvelle dimension. Les principales forces politiques ont dénoncé un «coup d’Etat constitutionnel», à l’exception du Mouvement du peuple, proche du président; du Parti destourien libre, farouchement anti-islamiste; du parti libéral Afek Tounes et du Parti unifié des patriotes démocrates, fondé par le...