Après 27 ans de cavale, Matteo Messina Denaro, le dernier des grands parrains de la mafia sicilienne de Cosa Nostra encore en liberté, reconnaît son désarroi: «Ils ont arrêté mes contacts, leurs remplaçants et les remplaçants de leurs remplaçants», a-t-il écrit dans l’un de ses derniers «pizzini», ces billets manuscrits laconiques qu’envoient les grands boss, au prix de mille détours, pour faire passer leurs ordres.
Sur la place principale de Castelvetrano, petite ville agricole de 40 000 habitants à 100 km de Palerme, à la pointe ouest de la Sicile, le colonel Rocco Lopane raconte la traque sans répit entreprise pour capturer cette figure emblématique de la mafia sicilienne. «L’étau se resserre. Nous pratiquons la politique de la terre brûlée autour de lui. Tôt ou tard, nous parviendrons à le capturer», déclare cet officier supérieur de la garde des finances (police fiscale), qui dirige la section de Trapani de...