La Turquie est entrée en guerre en fanfare. Littéralement. La mairie de Hatay, province turque voisine de la région syrienne d’Afrin, où Ankara combat les milices kurdes YPG (Unités de protection populaires) depuis son incursion le 21 janvier, a dépêché sur la frontière un orchestre de mehters. Costumes et marches militaires soutiennent le moral des troupes, comme à l’ère ottomane.
Dans la presse nationale aussi, la fanfaronnade bat son plein. «Voici la force de la Turquie», «Notre cœur bat avec les soldats», «C’est l’heure de la victoire»… Des islamistes de Milli aux ultralaïcs de Sözcü, de l’extrême gauche nationaliste (Aydinlik) à l’extrême droite nationaliste (Ortadogu), les premières pages des quotidiens se ressemblent comme deux gouttes d’encre. «Notre devoir est de soutenir l’opération d’Afrin», professe Taha Akyol dans un éditorial du journal «Hürriyet», premier tirage de la presse turque.
«Journalisme patriotique»
Le pouvoir organise l’offensive médiatique. Les rédacteurs en chef...