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La Grèce prend la présidence de l'Union européenne mercredi

En grande difficulté économique, la Grèce occupera dès mercredi, et pour six mois, la présidence de l'Union européenne. Un défi pour Athènes.

29 déc. 2013, 09:41
Le Premier ministre grec Antonis Samaras (à gauche) et le président de la Commission de l'Union européenne Jose Manuel Barroso.

La Grèce prend mercredi la présidence semestrielle de l'Union européenne, un défi alors que le pays est en pleine purge économique. Les élections européennes de mai prochain risquent également de servir de défouloir pour les électeurs, non seulement en Grèce mais dans toute l'Union, après six ans de crise.

"Je ne pense pas que cette présidence puisse être aussi calme que d'autres", estime Zsolt Darvas, économiste à l'institut Bruegel, à Bruxelles. "Ce sera très difficile pour la Grèce, à cause de ses propres problèmes (...) et de la pression mise sur le calendrier par les élections au Parlement européen", anticipe-t-il.

Les eurosceptiques de tous bords, portés par les dégâts sociaux de la crise économique et financière, devraient en effet progresser lors des élections prévues du 22 au 25 mai dans toute l'UE.

En Grèce, Syriza, le parti de la gauche radicale qui veut obtenir des créanciers du pays (Banque centrale européenne, Union européenne et Fonds monétaire international) une "réduction significative" de la dette du pays, est actuellement en tête des sondages, devant la Nouvelle Démocratie du Premier ministre Antonis Samaras.

Le parti d'extrême-droite Aube Dorée arrive en solide 3e position, ceci malgré la mise en examen de six de ses 18 députés (trois sont emprisonnés, dont le fondateur Nikos Michaloliakos), après l'assassinat par ses militants d'un rappeur antifasciste en septembre. En mai, outre le scrutin européen, les Grecs se rendront également aux urnes pour les municipales, les 18 et 25 mai.

"Présidence de l'espoir"

M. Samaras, à la tête d'une coalition qui navigue en eaux dangereuses avec désormais 153 députés seulement sur 300, pourrait bien alourdir ce programme électoral avec un scrutin général anticipé, à l'automne, voire dès le mois de mai déjà.

Pour ces scrutins nationaux, il pourrait bénéficier d'un effet positif si la troïka des créanciers, au vu des progrès accomplis, décidait en avril de ne pas imposer un nouveau memorandum à la Grèce. Pour la présidence de l'UE, le Premier ministre s'affiche optimiste: "ce sera une présidence d'espoir, l'espoir de plus d'Europe et d'une Europe meilleure", a-t-il assuré ce mois-ci.

Le ministre grec des affaires européennes, Dimitris Kourkoulas, a prévenu que cette présidence "se focaliserait sur les problèmes les plus pressants des citoyens européens": l'immigration, l'emploi, l'application de l'union bancaire et la politique maritime.

Une présidence réussie permettrait de montrer que "l'Europe apporte une réponse concrète aux attentes de la population", résume un diplomate européen sous couvert d'anonymat.

L'austérité de mise

La Grèce, dont c'est la cinquième présidence de l'UE depuis 1981, projette 14 réunions de niveau ministériel et 120 autres séances. Mais pas question de jeter l'argent par les fenêtres. Cette présidence sera "spartiate", insiste M. Kourkoulas, qui espère économiser une partie des 50 millions d'euros prévus.

Finies les réunions dans les îles. Tout se passera à Athènes. Un constructeur automobile fournira gracieusement les voitures. Et il n'y aura "ni cravates, ni foulards" offerts aux délégations, tout au plus "des carnets et des stylos", a prévenu le ministre grec.

Son pays succède à la Lituanie. La Grèce passera ensuite le flambeau à l'Italie en juillet. La présidence grecque débutera concrètement le 8 janvier, avec la réunion à Athènes des 28 commissaires européens. Puis M. Samaras se rendra à Strasbourg le 16 janvier pour présenter les priorités de sa présidence au Parlement européen.

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