sous la grande affiche d’un opérateur mobile où apparaît le contenu d’un SMS «Salut, bonne ambiance ici», les policiers ramassent des cailloux et les jettent sur les jeunes qui leur font face. Il est 16 h 30 ce mercredi à Tébourba (35 kilomètres à l’ouest de Tunis) et la manifestation vire à l’affrontement.
Quarante-cinq minutes plus tôt, l’ambiance était plutôt calme. Pour la troisième journée de suite, les habitants de cette bourgade de 20 000 habitants se sont rassemblés. Fatma Ben Ghzeil est accompagnée de ses deux filles adolescentes: «Je suis venue car je n’en peux plus. Mon salaire de professeur au collège de 1400 dinars (555 francs) ne me permet pas de vivre. Dès la fin de la première semaine du mois, je n’ai plus rien. On mange, on travaille, on dort.» Le salaire minimum, pour 48 heures hebdomadaires, est d’environ 160 francs par mois.