Lors des premières années de la République islamique, la censure cinématographique était dirigée par un religieux non voyant qui décidait des scènes à couper. L’absurdité de cette méthode à la cruauté aléatoire résonne comme un écho à l’Iran d’aujourd’hui, soumis à un filtrage sans précédent des réseaux de communication, alors que le pays connaît un nouveau vent de révolte.
Depuis dimanche, le black-out sur internet est quasi total: comptes Twitter à l’arrêt, absence de doubles-coches (signal que le message est reçu) sur les messages envoyés via Whatsapp, youtubers abonnés aux absents. Sur Facebook, seules les vidéos des premiers jours des manifestations, déclenchées, vendredi dernier, par la hausse soudaine de 50% du prix de l’essence et immédiatement réprimées, donnent un aperçu de la violence qui prévaut: police tirant sur la foule à balles réelles, snipers cachés sur les toits, manifestants lynchés par les forces de l’ordre, usage démesuré du gaz...