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Jordanie: abolition d'une loi autorisant le coupable d'un viol à se marier avec sa victime

Les militants de droits ont salué le Parlement jordanien, qui a abolit mardi un article de loi autorisant un violeur à épouser sa victime pour échapper à la prison.

02 août 2017, 08:01
Plus de 160 cas de viol ont été recensés dans le royaume de Jordanie en 2016, selon des chiffres officiels.

Un article de loi controversé autorisant l'auteur d'un viol à épouser sa victime pour échapper à la prison a été aboli mardi par le Parlement jordanien, a rapporté l'agence de presse officielle Petra. Les militants de droits ont salué la décision.

"Les députés ont convenu d'annuler l'article controversé 308 qui permettait au violeur d'épouser sa victime pour échapper au châtiment", a indiqué Petra. Cette mesure a été prise dans le cadre du projet d'amendement du code pénal 2017 adopté par le Parlement.

Le Premier ministre Hani Mulqi a affirmé "l'engagement du gouvernement quant à l'annulation de l'article 308 pour consolider la protection de la famille jordanienne".

 

 

Des organisations de défense des droits de l'Homme militaient depuis plusieurs années pour abolir cet article. La victime se trouvait ainsi contrainte de se marier avec son bourreau, arguaient-elles.

Des militants des droits de l'Homme ont aussitôt salué l'abolition de l'article. "Le retrait de cet article est une victoire pour toutes les victimes de viol", s'est réjouie Eva Abou Halaweh, avocate à la tête du groupe Mizan. Il intervient "après des années d'efforts colossaux des organisations de la société civile", a-t-elle souligné.

Clémence

Sarah Leah Whitson, de l'ONG Human Rights Watch (HRW), a tweeté: "BRAVO la Jordanie pour avoir abrogé l'odieux article 308 (...) Les pays arabes doivent suivre. Les femmes ne sont PAS une propriété".

 

 

En Jordanie, des femmes sont tuées chaque année par des proches qui invoquent des raisons d'"honneur" de la famille après des relations sexuelles avant ou hors mariage, selon les autorités. Les meurtriers dans ce genre d'affaires risquent la peine de mort, mais les tribunaux font souvent preuve de clémence.

La semaine dernière, la Tunisie a voté une loi contre les violences faites aux femmes supprimant une disposition similaire. Selon HRW, plusieurs pays arabes conservent de telles législations, dont l'Algérie, l'Irak, la Libye, la Syrie, le Koweït et les Territoires palestiniens.

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