Deux Suisses se retrouvent coincés, pour au moins 14 jours, dans leurs cabines à bord d’un bateau de croisière au Japon après la découverte d’au moins dix cas de coronavirus à bord. L’ambassade de Suisse à Tokyo est en contact avec les autorités japonaises.
Les Suisses, dont le Département fédéral des affaires étrangères a confirmé la présence, faisaient le voyage avec près de 3700 personnes de dizaines de nationalités différentes sur un bateau de croisière.
Dix prélèvements positifs
Les autorités japonaises ont entrepris dès mardi de détecter d’éventuels cas de contamination sur ce bateau, le Diamond Princess, arrivé lundi soir près du port de Yokohama, au sud-ouest de Tokyo. Car un cas de coronavirus a été détecté à Hong Kong chez un homme de 80 ans, qui s’était auparavant trouvé à bord.
Des tests ont été réalisés sur trois groupes de personnes à bord: ceux qui présentaient des symptômes suspects, ceux qui avaient débarqué durant l’escale à Hong Kong et ceux qui avaient été en contact avec le passager contaminé.
Des échantillons ont été prélevés sur 273 occupants du navire, a indiqué mercredi à des journalistes le ministre japonais de la Santé, Katsunobu Kato. Les résultats d’analyse de 31 de ces prélèvements sont disponibles pour l’heure, dont 10 se sont révélés positifs.
Les dix personnes testées positives ont été débarquées tôt mercredi et hospitalisées, a précisé M. Kato. Il s’agit de trois passagers du Japon, deux d’Australie, trois de Hong Kong et un invité des États-Unis, ainsi qu’un membre d’équipage des Philippines, comme l’a rapporté mercredi la compagnie maritime Princess Cruises.
Le reste des passagers et membres d’équipage sont sommés de rester à bord pour environ 14 jours, a ajouté le ministre, en se référant au consensus des médecins selon lequel la période d’incubation du coronavirus est de deux semaines.
Confinés dans leurs cabines
Pour éviter des infections supplémentaires à bord, les passagers ont reçu l’instruction de rester confinés dans leurs cabines pendant leur quarantaine.
«Jusqu’à hier mardi, on pouvait passer du temps dans les espaces communs et faire des activités, comme jouer au ping-pong. Mais depuis ce matin, nous ne sommes plus autorisés à quitter nos chambres», a déploré un passager japonais auprès de la chaîne de télévision NHK.
«J’ai essayé d’aller au restaurant ce matin pour le petit-déjeuner mais on m’a dit: «S’il vous plaît, mangez dans votre chambre». Donc j’ai attendu le service de chambre. Mais il n’est pas encore arrivé», a ajouté ce passager.
«Qu’est-ce que je vais faire pendant 14 jours dans une cabine? Je peux seulement contempler la mer», a déclaré une passagère à TV Asahi.
56 nationalités à bord
Selon l’opérateur du bateau, Princess Cruises, société du groupe américain Carnival Corp, la moitié des 2666 passagers du Diamond Princess sont des Japonais. M. Kato a précisé par la suite que des ressortissants de 56 pays différents se trouvaient à bord.
Princess Cruises a précisé que le bateau s’éloignerait des côtes japonaises pour «accomplir des opérations maritimes habituelles» telles que la production d’eau douce, avant de se rapprocher de nouveau du port de Yokohama pour «le ravitaillement en nourriture et autres fournitures».
Cas similaire à Hong Kong
Pendant ce temps à Hong Kong, les 1800 occupants d’un autre bateau de croisière, le World Dream, étaient aussi retenus à bord mercredi par les autorités locales pour passer des tests médicaux: trois cas de coronavirus ont été détectés chez de récents passagers du navire.
«Aucun passager ou membre d’équipage n’est autorisé à débarquer» tant que les autorités sanitaires locales n’auront pas donné leur feu vert, a expliqué mercredi Leung Yiu-hong, un responsable sanitaire hongkongais.
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