Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Italie: Matteo Salvini privé d’immunité dans l’affaire de la séquestration de migrants

Le sénateur Matteo Salvini risque un renvoi devant la justice après que le Sénat italien a décidé de le priver de son immunité. Les faits qui lui sont reprochés par le tribunal de Palerme remontent à sa période en tant que ministre de l’intérieur, lorsqu’il avait refusé le débarquement d’un bateau de sauvetage pour des migrants coincés en mer.

30 juil. 2020, 19:50
Le chef de la Ligue (parti d'extrême-droite italien), Matteo Salvini, risque d'avoir quelques ennuis avec la justice palermitaine pour son refus de voir des migrants débarquer d'un navire de sauvetage.

Le Sénat italien a voté jeudi la levée de l’immunité parlementaire de Matteo Salvini, chef de la Ligue (extrême droite). Cette décision ouvre la voie à son renvoi en justice dans une affaire de migrants bloqués en mer alors qu’il était ministre de l’intérieur.

Ce vote par 149 voix contre 141 survient en pleine recrudescence des traversées de migrants en Méditerranée. Ils sont des centaines à débarquer chaque jour sur les côtes des îles italiennes de Lampedusa et de la Sicile, à bord de petites embarcations, ou à être secourus en mer par des navires humanitaires et des gardes-côtes.

 

 

M. Salvini est accusé par le tribunal de Palerme de séquestration de personnes pour avoir refusé en août 2019, en sa qualité de ministre de l’Intérieur, d’autoriser le débarquement de plus de 80 migrants à bord du navire humanitaire Open Arms, bloqué au large de la Sicile.

«Je le referais»

L’obstacle de l’immunité levé, Matteo Salvini, 47 ans, encourt jusqu’à quinze ans de prison dans cette affaire si la procédure judiciaire va à son terme.

«Je suis fier d’avoir défendu l’Italie et je le referais», a réagi à chaud M. Salvini. «Si quelqu’un pense me faire peur avec un procès à visée politique, il se trompe», avait-il lancé un peu plus tôt à la Chambre.

 

 

Une commission du Sénat s’était exprimée en mai contre la levée de l’immunité dans cette affaire mais le Sénat, en plénière, l’avait déjà levée en février dans un autre dossier pour lequel M. Salvini sera jugé le 3 octobre. Dans cette procédure, il lui est reproché d’avoir bloqué en juillet 2019 durant plusieurs jours 116 migrants à bord du Gregoretti, un navire des gardes-côtes.

Dans les deux dossiers, la Ligue avait tenté de se dédouaner en affirmant que le blocage des navires était une décision collective du gouvernement, et donc également de la responsabilité du Premier ministre Giuseppe Conte.

Popularité en berne

Un feu vert du Sénat à la levée de l’immunité aura «certainement des conséquences pour Salvini», dont la popularité s’est effritée depuis le début de la pandémie de coronavirus, devenue la principale préoccupation des Italiens devant l’immigration, son thème de prédilection, avance le politologue Franco Pavoncello.

 

 

Un sondage de l’institut Demopolis publié cette semaine crédite la Ligue de 25,4% des intentions de vote, en baisse de 11 points en un an, alors que le parti postfasciste Fratelli d’Italia a le vent en poupe. La Ligue reste toutefois la principale formation politique de l’Italie.

«En ce moment, Salvini génère peu d’intérêt médiatique. La décision de le priver d’immunité (…) pourrait faire repartir l’attention médiatique», souligne Franco Pavoncello à l’AFP. Cependant, «un procès pourrait être coûteux pour lui à long terme, parce que les accusations sont graves», ajoute-t-il.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias