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Italie: le président Mattarella donne jusqu'à mardi aux partis pour former une nouvelle coalition

Les partis gouvernementaux italiens ont jusqu'à mardi pour trouver une solution à l'impasse politique dans laquelle se trouve le pays. L'ultimatum a été fixé par le président Mattarella. Les 5 Etoiles pourraient s'allier au Parti démocrate.

22 août 2019, 22:23
Le président italien Sergio Mattarella exige une sortie de crise rapide. Ou les Italiens devront retourner aux urnes.

Le suspense continue en Italie: le président Sergio Mattarella a décidé jeudi de donner jusqu'à mardi aux formations politiques pour s'entendre sur une nouvelle majorité, deux jours après la chute de la coalition formée par la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles (M5S).

Peu avant l'annonce du chef de l'Etat, le Mouvement 5 Etoiles (anti-système) a donné mandat à ses dirigeants pour négocier avec le Parti démocrate (PD, centre-gauche) en vue d'un accord de coalition. "Certaines forces m'ont demandé de vérifier" la possibilité d'une majorité au parlement, a expliqué M. Mattarella, au terme de deux jours de consultations avec l'ensemble des groupes parlementaires.

 

 

Retour aux urnes pas exclu

Mais il faut faire "vite dans l'intérêt du pays", a-t-il souligné, annonçant qu'il "tiendra mardi de nouvelles consultations et prendra les décisions nécessaires". Il a averti qu'il donnerait son feu vert uniquement à un exécutif "capable d'obtenir la confiance" du parlement, avec une majorité solide, "autour d'un programme de gouvernement" précis.

ll faut faire vite, dans l’intérêt du pays.
Sergio Mattarella, président italien.

Car l'Italie est "un grand pays" qui fait face à de nombreux défis: "le début de nouvelles institutions européennes" et "une situation politique et économique internationale incertaine". A défaut, a-t-il reconnu, il n'y aurait plus d'alternative à un retour immédiat aux urnes, une perspective qui l'inquiète car ce scrutin tomberait au milieu de l'élaboration du budget 2020 de la troisième économie de la zone euro, endettée et en panne de croissance.

Dix points pour un accord

Les promoteurs d'un mariage PD-M5S disposent donc d'un délai supplémentaire de quatre jours. Le chef du M5S Luigi Di Maio, qui mènera les négociations pour son parti, a égrené dix points impératifs pour une nouvelle "majorité au service des citoyens".

D'abord la réduction du nombre de parlementaires (à 600 contre 950, un record en Europe), qui attend d'être adoptée en dernière lecture au parlement. Autre revendication: "un budget équitable", avec l'instauration du salaire minimum ainsi que des aides aux familles, des baisses d'impôts pour les entreprises et un plan d'investissement pour le Sud. Le patron du PD, Nicola Zingaretti, a estimé que les propositions de Di Maio et celles du PD "font émerger un cadre qui permet à coup sûr de commencer à travailler".

Non à la Ligue

M. Di Maio a en revanche fermé la porte à une réconciliation avec son ex-allié Matteo Salvini, critiquant "des caprices d'été", à propos de l'annonce abrupte le 8 août par le chef de la Ligue (extrême droite) de la "rupture unilatérale" de leur alliance. Aux yeux de Di Maio, le M5S ne peut pas retourner aux urnes comme le réclame M. Salvini, car il y a "encore tant de choses à réaliser".

Dans ses dix points, le vice-premier ministre sortant n'a pas mentionné l'Europe, alors que le PD lui a demandé "une confirmation de la vocation européenne de l'Italie", parmi cinq conditions "non négociables".

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