Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Indonésie: une famille de kamikazes attaque des églises et font 13 morts

Plusieurs églises ont été le théâtre d'attaques à la bombe en Indonésie ce dimanche. Au moins 11 personnes ont perdu la vie, 40 autres sont blessées.

13 mai 2018, 09:35
Au moins huit personnes ont été tuées dans des attaques à la bombe, dont une attaque suicide, perpétrées contre des églises à Surabaya en Indonésie.

Six kamikazes appartenant à une même famille, dont deux fillettes, se sont fait exploser dimanche dans trois églises à Surabaya, la deuxième ville d'Indonésie. Ces attaques, revendiquées par le groupe Etat islamique, ont fait au moins treize morts et 40 blessés.

D'après un porte-parole de la police indonésienne, ces attaques sont le fait d'une même famille. Le père, la mère et quatre enfants revenaient de Syrie, a-t-il précisé.

Le père a précipité une voiture bourrée d'explosifs contre la porte principale d'une église. La mère et ses deux filles, âgées de neuf et douze ans, ont attaqué la deuxième. Les deux fils, de seize et 18 ans, ont visé la troisième "en conduisant une moto avec la bombe autour des genoux", a déclaré le porte-parole de la police de Java oriental, Frans Barung Mangera.

 

 

L'attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI) via l'agence Amaq, son organe de propagande. La police a imputé les attaques au groupe Jemaah Ansharut Daulah (JAD), lié à l'EI, qui compterait plusieurs centaines de sympathisants en Indonésie.

Le président Joko Widodo, qui s'est rendu auprès des victimes, a condamné des attaques "barbares". "J'ai donné l'instruction à la police démanteler les réseaux des auteurs", a-t-il ajouté devant la presse. Son ministre des Affaires étrangères Retno Masudi a promis sur Twitter que les autorités "ne céder(aient) pas dans la lutte contre le terrorisme".

A l'arrivée des fidèles

La police a déclaré aux journalistes que les attentats avaient été perpétrés par des "kamikazes" et que le bilan pourrait s'alourdir. Le porte-parole de la police de Java oriental, Frans Barung Mangera, a précisé que trois églises avaient été visées par ces explosions, survenues à dix minutes d'intervalle.

Lors d'une conférence de presse, il a lancé un appel au calme, ajoutant que les mesures de sécurité avaient été renforcées dans tous les lieux publics de la ville. Des démineurs de la police ont part ailleurs désamorcé des bombes à l'Eglise pentecôtiste du centre de Surabaya.

Dans l'église Sainte-Marie, la première visée par les assaillants, l'attaque s'est produite après une messe matinale et au moment où se préparait un deuxième office. Le kamikaze a frappé en se servant d'un deux-roues.

 

 

Toutes les églises fermées

Dans l'église pentecôtiste, c'est une voiture piégée qui a été utilisée. Elle a explosé sur le parking du lieu de culte, mettant le feu à des dizaines de deux-roues qui étaient garées là.

A l'église chrétienne indonésienne, la troisième cible de la vague d'attentats, l'explosion s'est produite à l'endroit où un agent de sécurité venait de stopper deux femmes voilées. La police a ordonné la fermeture temporaire de toutes les églises à Surabaya.

En milieu de semaine, des détenus de la mouvance islamiste ont tué cinq membres d'une force d'élite antiterroriste lors d'une confrontation qui a duré 36 heures dans une prison de haute sécurité à la périphérie de la capitale Jakarta.

L'EI avait revendiqué l'incident, mais la police avait écarté l'implication du groupe djihadiste. Les services de sécurité jugent probable qu'un lien relie ces deux événements.

Montée de l'intolérance

Les événements de dimanche surviennent aussi à quelques jours du début du ramadan dans le monde musulman. L'intolérance religieuse a augmenté ces dernières années en Indonésie, pays de 260 millions d'habitants dont près de 90% sont de confession musulmane, mais qui compte aussi des minorités comme les chrétiens, hindous et bouddhistes.

D'autres attaques visant des églises se sont produites ces dernières années à travers l'archipel d'Asie du Sud-Est. L'Association des églises d'Indonésie a réclamé un effort supplémentaire du gouvernement pour sécuriser les lieux de culte.

Lors de son sermon dominical au Vatican, le pape François a eu une pensée particulière pour les communautés chrétiennes "durement frappées" de Surabaya.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias