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Hong Kong: 5 questions pour comprendre le mouvement de contestation qui dure depuis 2 mois

Depuis deux mois, des milliers de Hongkongais protestent contre les autorités locales et contre la Chine en descendant dans les rues. Pourquoi manifestent-ils? La Chine risque-t-elle d’intervenir? Est-ce encore sûr de visiter Hong Kong? Eclairage en 5 points.

08 août 2019, 13:22
Mercredi, les manifestants hongkongais ont utilisé des pointeurs laser pour endommager les caméras de police.

Le 8 juin dernier, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues de Hong Kong. Depuis, des manifestations massives continuent de se dérouler chaque semaine. Elles sont de plus en plus suivies d’affrontements violents entre des petits groupes et les forces de l’ordre. On fait le point sur le mouvement de contestation actuelle en cinq questions.

Hong Kong, un territoire indépendant?

Pour comprendre les protestations, il faut rappeler que Hong Kong est un territoire semi-autonome qui se situe au sud-est de la Chine. L’ex-colonie britannique jouit jusqu’en 2047 de libertés que ne connaît pas le reste de la Chine. C’est le principe «un pays, deux systèmes» qui le régit. Ce qui veut dire que le système juridique est autonome. Mais le système politique ne l’est pas.

 

 

Depuis 1997, Pékin n’a pas arrêté de se mêler de la politique de Hong Kong. Le gouvernement chinois est notamment intervenu dans l’élection du conseil législatif et du chef de l’exécutif, explique Le Parisien.

Qu’est-ce qui a déclenché la protestation?

Tout a commencé par le projet de loi du gouvernement hongkongais annoncé en février dernier. Concrètement, cette ordonnance aurait impliqué que toute personne, liée à une activité jugée criminelle par la Chine, qui réside ou passe par Hong Kong, peut être extradée puis jugée par la justice chinoise. Un projet qui fait notamment craindre un risque de renforcement du contrôle de Pékin et une perte d’attractivité de la ville, selon la BBC.

 

 

Mais ce que l’on nomme le projet de loi sur les extraditions a été suspendu le 15 juin, après les premières mobilisations dites «monstres».

Pourquoi la mobilisation continue-t-elle?

La suspension du projet de loi ne suffit pas, les Hongkongais souhaitent son enterrement définitif. Ils dénoncent désormais le recul des libertés et exigent des réformes démocratiques. Car les habitants sont de plus en plus inquiets de voir Pékin bafouer l’accord de 1997 et accroître sa mainmise sur le territoire. 

 

 

Les manifestants protestent aussi contre les violences policières. Pour eux, les policiers ne sont que «des hommes de main de Pékin». Et la personne qu’ils veulent voir tomber, c’est la dirigeante de l’exécutif local: Carrie Lam, déclarée pro-Pékin et admiratrice de Xi Jiping, le président chinois. Mais seul le régime chinois, qui a apporté son soutien à la cheffe, peut prendre cette décision. 

La Chine continentale va-t-elle intervenir?

C’est une possibilité de plus en plus concrète. La semaine dernière, l’Armée populaire de libération a même proposé ses services à son gouvernement pour rétablir l’ordre dans la mégapole. L’intervention de forces de l’ordre de la Chine continentale n’est donc pas exclue, même si ce n’est pas le scénario privilégié par Pékin, explique Le Monde.

 

 

«Cela doit être très clair pour le tout petit groupe de criminels violents et sans scrupule et les forces répugnantes qui se cachent derrière eux: ceux qui jouent avec le feu périront par le feu», a mis en garde mardi Yang Guang, Macao du gouvernement chinois à Hong Kong, au lendemain d’une journée de chaos dans la ville, marquée par une grève générale et des blocages du métro. Il s’agit de l’avertissement le plus fort lancé par Pékin depuis la contestation, écrit l’ATS.

Hong Kong, encore ouvert aux touristes?

Avec les mobilisations hebdomadaires, le tourisme en ressent inévitablement des conséquences. Entre le 16 juin et le 13 juillet, les réservations de vols de l’Asie en direction de Hong Kong ont diminué de 5,4% par rapport à la même période en 2018, rapporte CNN. Plusieurs pays, dont les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie et le Canada, ont lancé des avertissements à leurs ressortissants qui souhaitent se rendre à Hong Kong, relate Radio-Canada jeudi.

 

 

Mais Hong Kong est toujours sécurisé et ouverte aux voyageurs. Certains quartiers célèbres n’ont pas encore été touchés par les manifestations. La vie de la ville se déroule donc normalement, à l’exception des jours de protestation. Et c’est là qu’il faut faire attention. Car si, à la base, les rassemblements étaient complètement pacifiques, ils dégénèrent de plus en plus souvent en affrontements avec les forces de l’ordre. Et ce sans compter les problèmes de blocage des lignes de transports publics et des routes.

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