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Hezbollah accusé d’avoir stocké du nitrate d’ammonium en Europe

Le groupe islamiste chiite Hezbollah est accusé par les autorités américaines de cacher du nitrate d’ammonium en Europe. Ce produit aurait notamment transité par la Suisse. Le Ministère public de la Confédération a réagi.

19 sept. 2020, 11:46
Une cargaison de 2750 tonnes de nitrate d'ammonium était stockée depuis plus de six ans "sans mesures de précaution" dans un entrepôt du port de Beyrouth (archives).

Les Etats-Unis ont accusé vendredi le Hezbollah d’avoir multiplié les «caches de nitrate d’ammonium» dans plusieurs pays européens. Le mouvement chiite libanais aurait fait transiter ce produit notamment en Suisse, affirme Washington.

«Depuis 2012, le Hezbollah a établi des caches de nitrate d’ammonium à travers l’Europe, en transportant des kits de premiers secours dont les poches de froid instantané contiennent cette substance», a dit le coordinateur américain pour le contre-terrorisme, Nathan Sales.

Passage supposé en Suisse

«Ce genre de cache a été trouvé dans plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, la Grèce, la France, l’Italie et plusieurs autres», a-t-il ajouté dans une conférence jeudi, dont la transcription a été transmise vendredi à l’AFP. Il a également évoqué des passages de ce produit par la Belgique, l’Espagne et la Suisse.

Interrogé par Keystone-ATS sur la présence de ces caches sur le territoire helvétique, le Ministère public de la Confédération (MPC) a indiqué samedi matin qu’il ne mène en l’état «aucune procédure pénale dans le contexte évoqué et il n’exécute aucune demande d’entraide étrangère dans ce contexte». Une procédure pénale ne s’ouvre que s’il y a des soupçons suffisants, précise le MPC.

La France, à qui les Etats-Unis reprochent de dialoguer avec la branche politique du Hezbollah pour tenter de sortir le Liban de la crise dans laquelle il est plongé, s’est montrée très dubitative quant à l’existence de tels agissements sur son territoire.

Pas d’élément tangible, dit Paris

«Aucun élément tangible ne permet de confirmer une telle allégation en France aujourd’hui à notre connaissance», a déclaré la porte-parole du ministère français des affaires étrangères. «Toute activité illégale commise par une organisation étrangère sur notre territoire serait sanctionnée par les autorités françaises avec la plus grande fermeté», a-t-elle ajouté.

Certains de ces stocks ont été «détruits», a précisé le responsable américain. «Nous avons des raisons de croire que cette activité est encore en cours», a prévenu ce diplomate, expliquant que Washington soupçonnait que de telles caches étaient encore présentes au moins jusqu’en 2018, «probablement en Grèce, en Italie et en Espagne».

Le spectre de Beyrouth

«Et comme nous l’avons tous vu lors de l’explosion du port de Beyrouth, le nitrate d’ammonium est une substance vraiment dangereuse», a-t-il encore relevé.

Le 4 août, une énorme déflagration au port de la capitale du Liban a fait 191 morts et soufflé des quartiers entiers. Les autorités ont affirmé qu’elle avait été déclenchée par une cargaison de 2750 tonnes de nitrate d’ammonium stockée depuis plus de six ans «sans mesures de précaution» dans un entrepôt du port, après avoir été saisie sur un bateau parti de Géorgie à destination du Mozambique.

Le responsable américain n’a pas fait un lien entre l’explosion et le Hezbollah, considéré comme une organisation terroriste par Washington, mais a laissé planer cette possibilité.

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