Au fil des heures, la tension monte d’un cran dans le petit village de Kastanies, au nord de la Grèce. Des jets de gaz lacrymogènes, entre policiers grecs et turcs explosent à un rythme effréné. Au milieu de ce chaos, des centaines de migrants et réfugiés, dont beaucoup de familles venues de Syrie, d’Afghanistan ou de Somalie, à qui on a promis l’Europe, sont bloquées sur ces 212 km de frontière terrestre. Ils se protègent comme ils peuvent du nuage irrespirable qui envahit les lieux, pendant que d’autres, tentent de forcer les murs de barbelés ou essaient de contourner les cars de la police grecque garés en transversale pour empêcher tout passage.
Ce principal poste-frontière a été fermé par les autorités grecques vendredi midi, après les annonces d’Ankara d’«ouvrir les vannes» de l’immigration vers l’Europe. Une décision des autorités turques, prise après la mort de trente-quatre de ses militaires...