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France: les «gilets jaunes» planchent sur la suite du mouvement

Quelque 600 «gilets jaunes» se sont réunis samedi et dimanche pour parler de la suite de leur mouvement. Cette troisième «assemblée des assemblées» a lieu dans un gymnase l’ancienne cité minière de Montceau-les-Mines en Saône-et-Loire.

29 juin 2019, 20:11
Les gilets jaunes anticipent une mobilisation moindre pendant l'été (archives).

Moins de monde dans les rues mais un noyau d’irréductibles: réunis samedi et dimanche en Saône-et-Loire, quelque 600 «gilets jaunes» de toute la France se retrouvaient pour évoquer la suite du mouvement avant les vacances d’été.

«En personnes actives, il nous reste à peu près 10% de ceux qui étaient là au début du mouvement», estime Eric Morin, 37 ans, venu d’Auriol (Bouches-du-Rhône) pour cette troisième «Assemblée des assemblées» des «gilets jaunes» dans l’ancienne cité minière de Montceau-les-Mines. «Les gens qui sont toujours là sont ceux qui vont rester jusqu’à la fin.»

Comme d’autres, cet ancien gestionnaire immobilier aujourd’hui au chômage anticipe une mobilisation moindre pendant l’été, parce qu’il y a «les vacances, les familles» mais «les gens vont redescendre dans la rue» à la rentrée, assure-t-il, tablant sur «les mouvements sociaux de septembre.»

 

 

Ateliers

Après Commercy en janvier et Saint-Nazaire en avril, la troisième «assemblée des assemblées» a lieu dans un gymnase en périphérie de cette petite ville de Saône-et-Loire. Certains groupes de travail ont lieu à l’intérieur, d’autres à l’extérieur sous des grandes tentes plantées pour se protéger d’un soleil de plomb.

Les ateliers sont composés d’une vingtaine de personnes assises en cercle où la démocratie directe a cours, notamment pour autoriser ou non la présence des journalistes – tout dépend souvent du média qui le demande. Les personnes ne souhaitant pas être filmées sont reconnaissables à leur gommette rouge.

Si personne ne conteste le déclin de la mobilisation dans les manifestations du samedi, attribué par beaucoup à la «répression policière», ils espèrent donner un nouveau souffle au mouvement. «Les gens attendent la suite», affirme Sylvia Fischbach, 35 ans, hôtesse de caisse administrative à Forbach (Moselle).

«Manifester tous les samedis, marcher, chanter, j’aime bien. Mais on avait une vie avant le 17 (novembre 2018), on aimerait bien avoir une vie après aussi», poursuit-elle. La prochaine étape pourrait être, selon elle, «d’investir les mairies et les municipales».

«Parler aux déçus de la politique»

Une idée partagée par Christophe Prévost, 51 ans. «On va essayer de rassembler un maximum de monde, parler aux déçus de la politique, leur proposer de venir sur une liste citoyenne, pas forcément étiquetée 'gilets jaunes'», suggère ce chargé d’affaires dans l’immobilier de Bagnols-sur-Cèze (Gard).

Mais attention, cette liste sera «interdite aux figures politiques», lance-t-il devant un groupe de travail sur les «assemblées citoyennes». Certains désapprouvent. «On a intérêt à ce que tout le monde adopte les règles démocratiques que l’on propose», répond une «gilet jaune» de Lyon.

Parmi les règles démocratiques qu’ils voudraient voir adoptées, le référendum d’initiative citoyenne (RIC) figure toujours en bonne place. A ne pas confondre avec le référendum d’initiative partagée (RIP), qui existe déjà, déclenché par des parlementaires, et dont il est question dans un groupe de travail voisin.

«Les 'gilets jaunes' se posent la question de savoir si oui ou non ils vont soutenir le RIP en cours contre la privatisation d’Aéroports de Paris, mais aussi si l’on peut obtenir la création d’un RIC par l’intermédiaire d’un RIP», explique Jean-Marie Matagne. Cet ancien prof de philo de 75 ans est aujourd’hui militant pour le «désarmement nucléaire».

Un peu plus loin, des stands servent de la nourriture ou des boissons aux 200 délégations venues de toute la France, dans une ambiance de kermesse. Personne ne doute, dans ce gymnase de Montceau-les-Mines, qu’il y aura une quatrième «assemblée des assemblées».

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