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France: la conductrice du car entré en collision avec un train est mise en examen

La quadragénaire qui était au volant du bus scolaire entré en collision avec un train à Millas, en France, a été mise en examen mercredi soir pour homicide involontaire. La conductrice maintient que les barrières étaient ouvertes.

21 déc. 2017, 07:58
La conductrice a dû être hospitalisée après son audition car elle se trouve dans "une grande détresse".

La conductrice du car scolaire entré en collision le 14 décembre avec un train à Millas (Pyrénées-Orientales) a été mise en examen mercredi soir pour homicide involontaire. Six collégiens ont perdu la vie dans l'accident.

Conformément aux réquisitions du parquet, elle a été "placée sous contrôle judiciaire avec notamment l'interdiction de conduire", a précisé à l'AFP le procureur de la République de Marseille Xavier Tarabeux. 

Cette quadragénaire, mère de famille, est sortie mercredi soir du palais de justice de Perpignan, après y avoir été entendue par deux magistrats instructeurs du pôle accidents collectifs de Marseille.

Entendue quelques minutes par les juges, elle a été hospitalisée après sa sortie "car son état de santé nécessite des soins importants", a précisé son avocat Me Jean Codognès. Elle est "effondrée et dans une grande détresse", outre ses blessures physiques dues à l'accident, a indiqué ce dernier.

 

 

Véhicule coupé en deux

A 16h03, le 14 décembre, son car de ramassage scolaire, avec à son bord 23 collégiens, avait été percuté à un passage à niveau à Millas par un TER qui roulait à 75 km/h, en dessous de la vitesse autorisée de 100 km/h.

Selon l'analyse du tachygraphe, le véhicule qui débouchait d'un virage avançait lui à 12km/h. Sous la violence du choc il a été coupé en deux.

Hormis les six décès, le pronostic vital de cinq enfants reste engagé. C'est l'un des accidents les plus graves pour des véhicules transportant des enfants depuis la catastrophe de Beaune en 1982 (53 morts, dont 44 enfants).

Contestation des faits

Sur le plan judiciaire, la conductrice, à qui la justice reproche "des homicides et blessures involontaires par imprudence" selon son avocat, conteste les faits tels qu'ils lui ont été présentés et maintient avoir vu les barrières du passage à niveau levées.

Sa version contredit les premières "constatations matérielles" dont avait fait état le procureur de Marseille, "plutôt dans le sens d'une barrière (du passage à niveau) fermée". Tout comme les témoignages du conducteur du TER et des chauffeurs des véhicules qui se trouvaient de l'autre côté de la voie.

"Il arrive souvent" dans ce genre de procédure "qu'il y ait des rebondissements et des mises en examen d'autres personnes", a fait valoir l'avocat, précisant avoir "engagé un cabinet d'expertise spécialisé".

 

 

En silence

Du côté des familles, l'heure est au recueillement et au deuil : les obsèques de quatre enfants sont programmées jeudi à 09h30 dans une salle fermée à la presse. La "célébration sera retransmise sur grand écran à l'extérieur" pour "tous ceux qui souhaitent s'associer", selon la préfecture.

A la fin de la cérémonie, le préfet Philippe Vignes lira un message du président Emmanuel Macron. Les inhumations se dérouleront ensuite dans la plus stricte intimité familiale.

Mercredi, une chapelle ardente a été aménagée dans la salle polyvalente du petit village de Saint-Féliu-d'Avall, d'où étaient originaires tous les collégiens tués et blessés. De nombreuses personnes, la plupart habillées de noir, certains portant des bouquets de fleurs blanches, ont défilé en silence.

 

 

"Solidarité avec les parents"

Quatre cercueils blancs ont été posés devant une estrade. A gauche des cercueils, une photo, celle de Yonas, dont les obsèques ont été célébrées mercredi. Une collégienne a été inhumée dès lundi.

Devant chaque cercueil, une photo de l'enfant décédé, quatre garçons. Et entre chacun, des couronnes de fleurs blanches ont été déposées. A côté de celui de Loïc, fan de foot, la couronne est aux couleurs du maillot du Barça.

"C'est le pire qui puisse arriver quand on est parent: perdre un enfant. En plus à la veille de Noël...", ont confié d'une même voix Séverine et son mari Christian venus avec leur fils de 10 ans se recueillir par "solidarité avec les parents" des victimes.

René et sa belle-soeur Annie, originaire de la localité voisine de Pézilla-la-Rivière, ont fait le déplacement : "Venir aujourd'hui, on le ressent comme une obligation morale. Cette mort, ça touche tout le monde. On se met à la place de la famille".

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