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France: la cathédrale de Nantes ravagée par un incendie

Un incendie a ravagé la cathédrale de Nantes, dans l’ouest de la France. Les dégâts se concentrent essentiellement sur le grand orgue. Une enquête a été ouverte pour «incendie volontaire».

18 juil. 2020, 09:32
/ Màj. le 18 juil. 2020 à 12:02
Grâce à une centaine de pompiers et une quarantaine d'engins, l'incendie a été relativement rapidement maîtrisé.

La cathédrale gothique du XVIe siècle de Nantes dans l’ouest de la France a été endommagée samedi par le feu, rapidement circonscrit. Cet incendie intervient un peu plus d’un an après celui qui a détruit une partie de Notre-Dame de Paris.

Le procureur de la République de Nantes Pierre Sennès a annoncé l’ouverture d’une enquête pour «incendie volontaire» en précisant que «trois points de feu distincts» ont été relevés. Mais «il n’y a pas de conclusion à tirer maintenant», a-t-il ajouté.

La police judiciaire a été saisie et un expert incendie du laboratoire de police technique et scientifique de Paris est attendu à Nantes pour examiner les départs de feu et l’installation électrique de la cathédrale.

Gros incendie derrière la rosace

Dans le centre de cette ville, vers 7h45, des «passants qui voyaient des flammes derrière la rosace» ont alerté les secours, selon les pompiers, ravivant les souvenirs douloureux de l’incendie du joyau de l’art médiéval à Paris le 15 avril 2019. Un épais panache de fumée noire s’échappait du vitrail de la façade de Saint-Pierre-et-Saint-Paul et s’élevait au-dessus du centre-ville.

 

Les pompiers découvrent alors «un violent incendie au niveau de l’orgue situé derrière la rosace», selon le directeur départemental des pompiers, le général Laurent Ferlay. Les secours ont aussi «fait des reconnaissances du bâtiment et de la protection des œuvres d’art, en liaison avec les autorités de la cathédrale».

Grâce à une centaine de pompiers et une quarantaine d’engins, l’incendie a été assez maîtrisé vers 10h00. D’après les premiers éléments, «les dégâts sont concentrés sur le grand orgue qui semble être entièrement détruit. La plateforme sur laquelle il se situe est très instable et menace de s’effondrer», a dit M. Ferlay.

Pas comparable à Paris

Les dégâts ne peuvent toutefois être comparés aux incendies de Notre-Dame de Paris en 2019, à celui de cette même cathédrale en 1972 ou encore Saint-Donatien à Nantes en 2015, a-t-il ajouté. Suite à l’incendie de 1972, la toiture a été refaite en armature béton, a-t-il précisé.

L’administrateur diocésain, le père François Renaud, en charge de la cathédrale, qui a pu rentrer avec les pompiers à l’intérieur de l’édifice a indiqué que «le grand orgue avait complètement disparu». «C’est très impressionnant et c’est une perte inestimable», a-t-il ajouté, ému.

«La console de l’orgue de chœur a disparu en fumée avec les stalles en bois attenantes. Derrière le grand orgue, il y a des vitraux d’origine qui ont tous volé en éclats. C’est une verrière complète du XVIe» qui a été détruite, a-t-il ajouté.

Ministres sur place

Plusieurs personnalités politiques françaises avaient réagi dans la matinée, à l’instar du Premier ministre Jean Castex, qui a indiqué qu’il se rendrait sur les lieux dans l’après-midi.

«En pensée avec nos sapeurs-pompiers mobilisés courageusement pour circonscrire l’incendie de la cathédrale de Nantes. Je les assure de mon soutien et de ma profonde gratitude. Aux Nantais, dont je partage l’émotion, je veux dire ma solidarité», a écrit le chef du gouvernement sur Twitter.

 

Emmanuel Macron a pour sa part tweeté son «soutien à nos sapeurs-pompiers qui prennent tous les risques pour sauver ce joyau gothique de la cité des Ducs».

 

Sur le même réseau social, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué qu’il se rendrait sur les lieux, avec la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.

 

L’édification de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, de style gothique flamboyant, a duré plusieurs siècles (de 1434 à 1891), avec des tours érigés en 1508 d’une hauteur de 63 mètres.

«Pendant la seconde guerre mondiale, elle subit les bombardements Alliés en juin 1944 qui détruisirent la sacristie et une partie du déambulatoire sud», indique le site de la cathédrale. En 1972, un sinistre s’est déclaré suite à des travaux effectués par un couvreur. La cathédrale n’avait pu être rendue au culte qu’en mai 1985, après plus de 13 ans de travaux.

L’incendie a fait craindre dans un premier temps un scénario à la Notre Dame, gravement endommagée en avril 2019 par un feu contre lequel les pompiers ont lutté pendant quinze heures. En juin, le procureur avait indiqué privilégier la piste accidentelle, évoquant une cigarette mal éteinte ou un dysfonctionnement électrique au cœur de Notre Dame.

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