Le ministre français de l’intérieur Christophe Castaner a rendu hommage mercredi à Strasbourg aux victimes de l’attentat du marché de Noël qui avait coûté la vie à cinq hommes un an plus tôt. «Il y a un an, la haine a frappé», a-t-il déclaré sous une pluie battante.
Des «innocents ont été fauchés» par «l’intégrisme et la barbarie», a-t-il ajouté lors d’une cérémonie tenue en lisière du centre historique où un délinquant multirécidiviste, armé d’un couteau et d’un pistolet et fiché pour radicalisation islamiste, avait conduit son équipée meurtrière le 11 décembre 2018.
«Vous étiez un peu de notre humanité». «Vous aviez tous les âges et vous veniez des quatre coins du monde», a poursuivi M. Castaner, avant de rendre hommage à chacun des cinq morts de l’attentat.
«Le 11 décembre ne sera jamais la date de la haine. Il sera la date du souvenir, du souvenir des valeurs, des passions et des combats des cinq hommes», a assuré le ministre, se disant «fier que la joie ait à nouveau envahi les travées du marché du Noël de Strasbourg», qui fête sa 450e édition, un an après l’attentat.
Carillon de 15 minutes à 19h45
Durant cette cérémonie, un chêne «arbre de la vie» a également été planté et une stèle inaugurée. M. Castaner devait ensuite rencontrer les victimes à huis clos avant de décorer de la Légion d’honneur et de l’ordre du mérite sept des policiers intervenus lors de ces événements puis de remettre la médaille de la sécurité intérieure à 55 autres intervenants, policiers, gendarmes, militaires ou secouristes.
Un hommage œcuménique et multiculturel aux victimes, organisé dans la soirée dans la cathédrale de Strasbourg, devait constituer l’autre moment fort de cette journée, avec une succession de chants arabo-andalous, hébreux ou bouddhistes, de lectures et de prises de parole.
A 19h45 précises, l’heure de l’attentat, et pendant quinze longues minutes, toutes les églises de la capitale alsacienne et des communes avoisinantes feront aussi tinter leurs clochers.
Le 11 décembre 2018, un homme de 29 ans avait tué cinq personnes et en avait blessé une dizaine d’autres dans le centre de Strasbourg. Après deux jours de traque et d’angoisse pour les Strasbourgeois, il avait été abattu par une patrouille de police. L’homme avait prêté allégeance à l’Etat islamique (EI).