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France: heurts lors des manifestations «pour les droits sociaux et la liberté»

Les manifestations contre la loi dite «Sécurité globale» ont dérapé à Paris. Des heurts ont opposé la police et des casseurs parmi les manifestants, alors que le président Emmanuel Macron appelait au calme.

05 déc. 2020, 20:53
À Lyon aussi, les forces de l'ordre ont usé de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants venus protester contre la loi "Sécurité globale".

Voitures incendiées, vitrines brisées, jets de projectiles: des scènes de vandalisme ont émaillé samedi une manifestation parisienne, organisée dans le cadre d’une journée de rassemblements pour la défense des droits sociaux et libertés dans plusieurs villes de France

Les manifestations ont rassemblé 52’350 personnes dans le pays dont 5000 dans la capitale, a annoncé le ministère de l’Intérieur. Selon ces chiffres, la mobilisation est en recul par rapport à celle de la semaine dernière qui avait vu 133’000 personnes défiler en France, dont 46’000 à Paris

La manifestation parisienne a été émaillée d’actes de vandalisme et de heurts entre des centaines de casseurs et les forces de l’ordre, selon la préfecture de police et le parquet. Des projectiles ont été lancés sur les forces de l’ordre qui ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogènes, ont constaté des journalistes de l’AFP.

 

 

Trente personnes ont été placées en garde à vue, a indiqué le parquet de Paris. Au total, entre «400 et 500 éléments radicaux», selon une source policière, ont commis de nombreuses dégradations, avec des commerces vandalisés et plusieurs voitures incendiées.

Les «casseurs cassent la République»

Les «casseurs cassent la République», a estimé le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin à l’issue de la manifestation parisienne.

«Soutien à nos policiers et nos gendarmes, une nouvelle fois très violemment pris à partie», a-t-il écrit sur son compte Twitter au moment où la manifestation était sur le point d’être dispersée dans le centre de la ville. «64 interpellations (ndlr: sur l’ensemble de la France). Parmi les blessés, 8 forces de l’ordre. Leur courage et leur honneur forcent le respect de tous», a-t-il ajouté.

 

 

Policiers blessés

Des incidents se sont également produits à Nantes (ouest), où deux policiers ont été blessés lors d’une manifestation de 3000 personnes. La situation restait très tendue en fin de journée, selon un photographe de l’AFP.

Des rassemblements ont également eu lieu à Toulouse (sud-ouest), Montpellier (sud), Rennes (ouest), Strasbourg (est), Bordeaux (sud-ouest) et Lyon (est). Au total, une centaine de rassemblements étaient organisés dans tout le pays, avec pour mots d’ordre la défense des droits sociaux et celle des libertés.

Violences dénoncées

Initialement prévue comme un rassemblement syndical contre la précarité, traditionnellement organisé par le syndicat CGT le premier samedi de décembre, la journée a en effet vu s’agréger la contestation contre la loi sécurité globale, qui mobilise les défenseurs des libertés depuis plusieurs semaines.

Le texte prévoit un encadrement de la diffusion d’images de policiers en opération, et ses détracteurs estiment qu’il porte atteinte «à la liberté de la presse, à la liberté d’expression et à la liberté de manifester», et va instaurer «des outils de surveillance de masse».

 

 

Les manifestants entendaient aussi dénoncer les violences policières après deux affaires fin novembre qui ont provoqué une onde de choc en France: le passage à tabac d’un producteur de musique noir – pour lequel 3 policiers ont été inculpés – et l’évacuation brutale d’un camp de migrants à Paris.

«Grand mensonge»

Ces manifestations interviennent au lendemain d’un entretien du président Emmanuel Macron au media en ligne Brut, très prisé des jeunes, pour tenter d’apaiser le climat.

Accusé de multiplier les mesures «liberticides», le chef de l’Etat a dénoncé un «grand mensonge». «Je ne peux pas laisser dire qu’on réduit les libertés en France», a-t-il martelé. «On n’est pas la Hongrie ou la Turquie».

 

 

M. Macron a prôné l’apaisement, en dénonçant à la fois les violences de certains policiers et celles commises contre les forces de l’ordre.

Il a également expliqué vouloir regarder en face la question des contrôles au faciès. Il a promis le lancement en janvier d’une plate-forme nationale de signalement des discriminations, gérée par l’Etat, le Défenseur des droits et des associations. Les caméras-piétons pour les policiers seront parallèlement généralisées.

Des propos qui ont fait bondir les principaux syndicats de gardiens de la paix, qui ont appelé samedi à cesser les contrôles d’identité.

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