Des personnalités françaises issues du milieu de la culture ont décidé de s'engager contre la montée du parti d'extrême droite Front National, victorieux aux élections européennes. Parmi elles figurent le chanteur Benjamin Biolay, l'écrivain Alexandre Jardin ou le philosophe Bernard-Henri Lévy.
Le chanteur français Benjamin Biolay a mis en ligne une chanson en réaction au score du FN dimanche (près de 25%), "Le vol noir", dans laquelle il chante "Le chant des partisans", l'hymne de la résistance française, et épingle les "pathologiques menteurs professionnels".
"A vous, chers disparus, ô ce soir, si vous aviez vu/Ce vieux pays des Lumières choir et tomber sur le cul...", rappe le chanteur dans le premier couplet. En guise de refrain, il reprend la musique et le célèbre premier vers du "Chant des partisans" : "Ami, entends-tu, le vol noir du corbeau sur la plaine".
Sursaut civique
L'écrivain Alexandre Jardin a lancé, lui, mercredi à Paris, en présence de l'ancien Premier ministre UMP (droite) Alain Juppé et de la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, une opération baptisée "Aux actes citoyens !", un appel au sursaut civique adressé aux maires après les élections européennes.
"Je déteste la fatalité et dimanche la fatalité a eu un chiffre", a déclaré Alexandre Jardin en évoquant le score historique du Front National aux élections européennes.
"Dans cet appel aux maires de France, on se tourne vers les derniers qui ont du crédit", a-t-il ajouté en disant refuser "de vivre dans une époque nulle".
Cette opération est destinée à nouer des partenariats entre les élus de terrain qui agissent, toutes couleurs politiques confondues, et la société civile, a expliqué le romancier.
Union nationale
L'écrivain Bernard-Henri Lévy avait lancé dès lundi un appel "pour un gouvernement d'union nationale" rassemblant des personnalités de droite ou de gauche, pour faire face à "l'extrême droite triomphante".
Certains lycéens et étudiants se mobilisent aussi: ils étaient entre 400 et 700 à manifester mercredi contre le Front national à Brest (ouest), selon la police et les organisateurs. "La jeunesse emmerde le Front national", scandaient ces jeunes, reprenant un slogan des années 1980.
Des manifestations du même type avaient rassemblé mardi quelque 200 étudiants et lycéens à Rennes (ouest) et 300 à Angers (ouest).