Bravant le froid, des élus de la banlieue populaire de Paris ont posé en slip samedi pour une photo symbolique afin d'interpeller le gouvernement sur la baisse de la contribution de l'Etat aux dépenses des mairies, des départements et des régions. "A poil contre l'austérité", ont-ils lancé, ceints de leurs écharpes tricolores.
Devant la mairie de l'Ile-Saint-Denis, au nord de Paris, 22 élus ont ôté leurs vêtements en criant "Assez, assez d'austérité. Y'en a marre d'être plumés", a constaté une journaliste de l'AFP.
"Le but est de montrer l'extrême difficulté des petites communes. L'Etat va réduire les dotations et ce sont les villes les plus pauvres qui vont le prendre de plein fouet", a expliqué le maire écologiste, Michel Bourgain.
"Les photos avant et après seront envoyées aux membres du gouvernement et aux députés", a promis M. Bourgain.
#lesplumés de l'austérité se rebiffent : l'île-Saint-Denis et le 93 refusent de se retrouver en slip ! pic.twitter.com/Z0re9sUxsh
— Stéphane Lavignotte (@slavignotte) 29 Novembre 2014
Maires écolos et communistes
Les dotations budgétaires versées par l'Etat aux collectivités territoriales (mairies, départements, régions) baisseront de 11 milliards d'euros (13,2 milliards de francs) à horizon 2017, à un rythme régulier de 3,7 milliards par an, dans le cadre des économies prévues par l'exécutif socialiste pour combler son déficit budgétaire.
Cette baisse a provoqué l'ire de nombreux élus locaux, notamment de maires communistes et écologistes de banlieue. Ils font valoir que leurs villes habitées par une population modeste, avec un fort taux de chômage, ont des besoins spécifiques et dépendent plus que d'autres des aides de l'État.
Cette réduction va plonger beaucoup de collectivités dans "l'impasse financière", selon un rapport du Sénat publié en novembre.