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Explosions à Beyrouth: le Premier ministre libanais a annoncé la démission du gouvernement

Six jours après le drame, le gouvernement libanais a annoncé sa démission ce lundi soir. Plusieurs membres avaient déjà quitté le navire durant les derniers jours.

10 août 2020, 18:00
/ Màj. le 10 août 2020 à 19:43
C'est un incendie dans l'entrepôt où étaient stockées 2750 tonnes de nitrate depuis six ans qui a provoqué l'explosion.

Le Premier ministre libanais a annoncé lundi soir la démission du gouvernement. Elle intervient après le départ de plusieurs membres de son équipe sous la pression de la rue. Celle-ci rend la classe politique responsable de l’explosion au port de Beyrouth.

Le chef du gouvernement, qui se revendique comme indépendant et à la tête d’une équipe de technocrates, a rendu la classe politique traditionnelle responsable de ses échecs et du drame du 4 août, lorsque 2750 tonnes de nitrate d’ammonium stockées au port de la capitale depuis des années ont provoqué la gigantesque explosion. 

Aujourd’hui, j’annonce la démission de ce gouvernement.
Le Premier ministre libanais

«Aujourd’hui, j’annonce la démission de ce gouvernement», a déclaré Hassan Diab dans un discours télévisé adressé aux Libanais.

«Corruption» plus forte que l’Etat

Il a fustigé la «corruption» ayant conduit selon lui le pays à «ce séisme qui a frappé le pays, avec toutes ses conséquences humanitaires, sociales et économiques». «La catastrophe qui a frappé les Libanais au coeur (...) est arrivée à cause de la corruption endémique en politique, dans l’administration et dans l’Etat», a dit le Premier ministre.

«J’ai découvert que la corruption institutionnalisée était plus forte que l’Etat», a ajouté amèrement M. Diab, un professeur d’université qui a formé son gouvernement en janvier.

J’ai découvert que la corruption institutionnalisée était plus forte que l’Etat
Le Premier ministre libanais

Ce gouvernement, qui se présente comme une équipe de technocrates avait vu ses portefeuilles négociés par un seul camp politique, celui du mouvement chiite du Hezbollah et ses alliés, notamment le parti présidentiel, le Courant patriotique libre (CPL).

Le cabinet avait tenu une réunion lundi après-midi, au cours de laquelle la plupart de ses membres s’étaient prononcés en faveur d’une démission, avait déclaré à l’AFP Vartiné Ohanian, ministre de la Jeunesse et des Sports. Quatre ministres avaient déjà claqué la porte depuis dimanche, en raison de la terrible explosion qui a dévasté des quartiers entiers de Beyrouth.

Départ général exigé

La démission du gouvernement ne devrait cependant pas satisfaire le mouvement de protestation populaire qui réclame le départ de toute la classe politique.

Alors que M. Diab commençait son discours, des heurts se déroulaient dans le centre-ville aux abords du Parlement, des manifestants lançant des pierres sur les forces de sécurité qui ont répliqué avec des tirs de gaz lacrymogènes.

 

 

Le gouvernement Diab avait été formé en janvier après la démission de Saad Hariri sous la pression d’un soulèvement populaire inédit à l’automne 2019 contre une classe politique accusée de corruption et d’incompétence, quasi inchangée depuis des décennies.

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