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Etats-Unis: l'autopsie du jeune tué à Sacramento contredit la version policière

Un jeune noir avait été abattu par balle par la police californienne. Cette dernière indiquait que le suspect se dirigeait vers eux aux moments des faits. Une autopsie privée contredit cette version.

31 mars 2018, 11:37
L'affirmation qu'il faisait face à la police n'est pas corroborée par les éléments de preuve apportés par l'autopsie.

Stephon Clark, un Noir abattu par la police californienne dans le jardin de sa grand-mère, a été touché à huit reprises dans le dos et sur le flanc, conclut une autopsie privée demandée par la famille. Selon les agents, le jeune s'avançait vers eux au moment des tirs.

Aucun impact de balle n'a été constaté sur le devant du corps. Le jeune homme de 22 ans, qui avait à la main un smartphone, ne présentait pas un danger pour les policiers, a affirmé l'avocat de la famille, Benjamin Crump. Stephon Clark "est victime d'un de ces meurtres absurdes de la police dans des circonstances de plus en plus suspectes".

La police de Sacramento a déclaré dans un communiqué qu'elle ne ferait plus de commentaire sur le sujet avant la publication des résultats de l'autopsie officielle.

 

 

Les images vidéo de l'intervention du 18 mars, prises d'un hélicoptère de la police et par les caméras corporelles des deux policiers qui ont interpellé le jeune homme montrent que les agents ont tiré 20 balles au total.

Trois minutes d'agonie

L'autopsie a été réalisée par un ancien médecin légiste de renom, Bennet Omalu. Le scientifique a constaté "quatre entrées de balles dans le bas du dos de Stephon, une sur le côté de son cou avec un orifice de sortie ailleurs sur le cou, une entrée sur l'arrière du cou, une entrée sous une aisselle avec un orifice de sortie de l'autre côté du corps et une à l'extérieur d'une jambe".

"L'affirmation qu'il faisait face à la police n'est pas corroborée par les éléments de preuve apportés par l'autopsie", a déclaré le docteur Omalu au cours d'un point de presse à Sacramento.

"Il faisait face à la maison, le côté gauche tourné vers les policiers. Il ne leur faisait pas face. La partie gauche de son dos faisait face aux policiers", a précisé l'ancien médecin légiste. Le jeune a agonisé pendant 3 à 10 minutes avant de mourir, "ce ne fut pas une mort instantanée", a-t-il souligné.

Un téléphone portable

Stephon Clark, père de deux enfants, a été abattu dans le jardin de la maison de ses grands-parents par deux policiers - dont l'un est lui-même noir - ayant répondu à un appel signalant une personne brisant des vitres. Les agents ont tiré croyant que l'homme tenait une arme à la main qui s'est révélée en fait être un téléphone portable. Stephon Clark reste le principal suspect, selon la police.

Les policiers ont été suspendus. Mais cette énième bavure contre un Noir a enragé la communauté afro-américaine, qui multiplie depuis lors des manifestations dans la paisible capitale californienne.

Plusieurs rassemblements pacifiques ont eu lieu à Sacramento après son décès. Lors des obsèques du jeune homme jeudi, le révérend Al Sharpton, figure de la lutte des Noirs pour les droits civiques aux Etats-Unis, a promis qu'il obligerait "Donald Trump et le monde entier à traiter la question des mauvais traitements policiers".

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