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Etats-Unis: Kamala Harris et Mike Pence s’affrontent lors d’un débat pour la présidentielle américaine ferme mais courtois

Les deux candidats à la future vice-présidence des Etats-Unis auraient-ils montré la voie de la raison à leurs colistiers? C’est en tout cas un débat beaucoup plus civilisé qui a opposé Mike Pence, le républicain, à Kamala Harris, la camarade de Joe Biden.

08 oct. 2020, 07:00
Les candidats à la vice-présidence Kamala Harris (à droite, démocrate) et Mike Pence (vice-président actuel, candidat républicain, à gauche) ont échangé durant un débat resté courtois.

Le vice-président américain Mike Pence et Kamala Harris, sa rivale démocrate, se sont affrontés mercredi lors du débat «des vice-présidents». Nettement plus courtois, le duel a offert une image contrastante avec la foire d’empoigne entre Donald Trump et Joe Biden.

 

 

«Les Américains ont été témoins de ce qui est le plus gros échec de toute administration présidentielle dans l’histoire de notre pays», a lancé d’emblée la sénatrice démocrate de 55 ans, attaquant la gestion de la pandémie de Covid-19 par le président américain.

Défendant au contraire les mesures du gouvernement américain, Mike Pence, 61 ans, a accusé Kamala Harris de «saper la confiance» des Américains dans un vaccin actuellement en préparation, les démocrates accusant la Maison-Blanche de vouloir raccourcir les procédures pour qu’un vaccin soit prêt avant l’élection présidentielle de novembre.

Huit jours après le premier face-à-face entre le président américain Donald Trump, 74 ans, et son adversaire démocrate Joe Biden, 77 ans, qui avait viré au pugilat verbal, le duel entre les colistiers a donné lieu à des échanges sur le fond, plus posés, bien que fermes.

 

 

«Mike Pence a largement gagné», a assuré sur Twitter Donald Trump, convalescent du coronavirus et confiné à la présidence. «Kamala Harris, nous sommes tous fiers de toi ce soir», a tweeté de son côté Joe Biden.

Pas de vainqueur apparent

Mais dans les faits, le débat n’a pas fait émerger un vainqueur apparent, au moment où le «ticket» républicain doit absolument refaire son retard de plus en plus marqué dans les sondages.

Se montrant courtois, Mike Pence, dont la sobriété tranche avec la personnalité haute en couleur de Donald Trump, a même «félicité» Kamala Harris, fille d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, pour sa candidature «historique», en tant que première colistière noire au nom d’un grand parti.

L’unique débat entre colistiers a pris un relief encore plus particulier depuis que Donald Trump a été hospitalisé pendant trois jours après avoir contracté le Covid-19, qui l’empêche de faire campagne sur le terrain. Le vice-président est en effet appelé à remplacer le président des Etats-Unis en cas de décès ou d’incapacité.

 

 

Parois en plexiglas

Mercredi, les mesures de précaution sanitaire ont été renforcées par rapport au débat présidentiel du 29 septembre: des parois en plexiglas séparaient le vice-président et la sénatrice, assis derrière des bureaux éloignés de quatre mètres sur le plateau du débat télévisé à Salt Lake City, dans l’Utah.

Ex-procureure habituée des réquisitoires, Kamala Harris a reproché à son adversaire le bilan de plus de 210’000 morts qui fait des Etats-Unis le pays le plus endeuillé au monde par la pandémie.

Mike Pence est en effet depuis février aux commandes de la cellule de crise de la Maison-Blanche chargée de lutter contre le coronavirus. Il a rejeté une fois de plus la responsabilité sur la Chine, promettant de lui faire «rendre des comptes».

Visage impassible, le vice-président sortant s’est trouvé souvent sur la défensive pour défendre le bilan de quatre ans de mandat au côté du milliardaire.

 

 

«Il a trahi nos amis»

Plus souriante, Kamala Harris a ainsi opposé ce qu’elle considère être les succès économiques de Joe Biden en tant que vice-président de Barack Obama de 2009 à 2017 à la politique du duo Trump-Pence, dont le mandat s’achève sur «une récession comparée à la grande dépression». Et elle a accusé le milliardaire républicain de mener une politique favorable aux plus riches.

«Dès le premier jour, Joe Biden va augmenter vos impôts», a répliqué Mike Pence. Refusant de «recevoir des leçons» de son contradicteur, la sénatrice a aussi défendu l’Obamacare, la loi d’assurance-maladie dont l’administration républicaine veut se débarrasser.

Fervent chrétien proche du courant ultra-conservateur, Mike Pence a lui mis en avant ses positions «pro-vie» en reprochant à ses adversaires de soutenir «l’avortement tardif» remboursé «par le contribuable».

 

 

La sénatrice démocrate a encore attaqué avec virulence la politique étrangère de Donald Trump. «Il a trahi nos amis et fait ami-ami avec les dictateurs à travers la planète», a-t-elle martelé.

Au terme de cet affrontement policé de 90 minutes, les commentaires sur les réseaux sociaux semblaient se concentrer sur un détail: la mouche qui s’est posée pendant deux longues minutes sur la chevelure blanche du vice-président des Etats-Unis.

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