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États-Unis: Face aux violences Trump menace de déployer l’armée

Un peu plus d’une semaine après la mort de George Floyd, suite à une arrestation violente d’un policier, les Etats-Unis s’enfoncent toujours un peu plus dans le chaos. Excédé par les manifestations, le président américain Donald Trump a menacé de déployer l’armée.

02 juin 2020, 07:23
Le président Donald Trump s'est rendu à pied à l'église Saint John, entouré de membres de son cabinet, pour s'y faire photographier, une Bible en main.

Le président américain Donald Trump a promis lundi de restaurer l’ordre dans une Amérique en proie à la colère, après l’homicide à Minneapolis d’un Noir asphyxié par un policier. Il a menacé de déployer l’armée si les États ne faisaient cesser les violences.

Face aux troubles se surajoutant à la pandémie due au nouveau coronavirus, Donald Trump a annoncé d’un ton martial le déploiement de «milliers de soldats lourdement armés» et de policiers à Washington pour mettre un terme «aux émeutes» et «aux pillages». Il a jugé que les troubles de la veille dans la capitale fédérale étaient «une honte».

 

 

Appelant les gouverneurs à agir vite et fort pour «dominer les rues» et briser la spirale des violences, il leur a lancé une mise en garde. «Si une ville ou un État refuse de prendre les décisions nécessaires pour défendre la vie et les biens de ses résidents, je déploierai l’armée américaine pour régler rapidement le problème à leur place», a-t-il lancé, dénonçant des actes de «terrorisme intérieur».

Tandis qu’il s’exprimait dans les jardins de la Maison-Blanche aux airs de camp retranché, la police effectuait des tirs de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants rassemblés à l’extérieur de l’enceinte.

Bible à la main

L’objectif était de libérer le champ vers l’église Saint John, bâtiment emblématique tout proche qui a été dégradé dimanche soir. Le président s’y est rendu à pied, entouré de membres de son cabinet, pour s’y faire photographier, une Bible en main.

Par dizaines voire centaines de milliers, des Américains ont manifesté samedi et dimanche contre les brutalités policières, le racisme et les inégalités sociales, exacerbées par la crise du Covid-19.

 

 

La première ville du pays, New York, a annoncé doubler la présence de ses forces de police et instaurer un couvre-feu de 23h00 lundi à 05h00 mardi. De Boston à Los Angeles, de Philadelphie à Seattle, le mouvement de protestation s’est exprimé de façon majoritairement pacifique le jour, mais a aussi donné lieu à des embrasements nocturnes et des destructions à grande échelle.

«Pression forte prolongée» sur le cou

À l’origine de la colère figure le calvaire subi par George Floyd, un homme noir de 46 ans, qui, lors de son interpellation le 27 mai à Minneapolis, a suffoqué, menotté et gisant par terre, sous le genou d’un policier blanc, dont les collègues sont demeurés passifs.

M. Floyd est mort asphyxié en raison d’une «pression forte et prolongée» exercée sur son cou et sa cage thoracique, a affirmé lundi l’avocat de la famille de la victime, en révélant les résultats d’une autopsie indépendante.

L’autopsie officielle, rendue publique dans la foulée, a également conclu à une pression létale au niveau du cou de l’Afro-Américain, ayant causé l’arrêt de son coeur.

 

 

Ni le renvoi de l’agent coupable de la bavure ni son arrestation postérieure n’ont calmé les esprits, bien au contraire: les protestations se sont propagées dans au moins 140 villes américaines.

L’ex-policier, qui a été inculpé d’homicide involontaire, doit comparaître le 8 juin devant un tribunal. Pas de quoi espérer donc une baisse immédiate de la tension ambiante, d’autant que, durant cette même semaine prochaine, seront célébrées les obsèques de George Floyd, au Texas.

Milliers d’interpellations

Face aux affrontements mêlant manifestants, casseurs et forces antiémeutes, les soldats de la garde nationale ont été déployés dans plus de deux douzaines de métropoles, dans un climat de tension inédit depuis les années 1960. Une réponse sécuritaire d’ampleur qui s’est accompagnée d’un recours à des véhicules blindés de transport de troupes, à l’utilisation de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc.

Chicago, Denver, Los Angeles, Salt Lake City, Cleveland, Dallas, Indianapolis: une à une les métropoles américaines ont décidé d’imposer un couvre-feu à leurs habitants. Les forces de l’ordre ont procédé à des milliers d’interpellations.

 

 

Le président Trump, confronté aux désordres civils les plus graves de son mandat, a accusé son rival démocrate à la présidentielle de novembre, Joe Biden, d’œuvrer à la sortie de prison des fauteurs de troubles. L’ancien vice-président a dénoncé une utilisation de l’armée «contre les Américains» et du gaz lacrymogène contre des «manifestants pacifiques» pour une opération de communication.

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