La Russie a annoncé ce matin la fin du traité de désarmement nucléaire INF "à l'initiative" des Etats-Unis. Washington a confirmé dans la foulée sa sortie du traité de désarmement INF.
"Le 2 août 2019, à l'initiative américaine, cesse la validité du Traité signé le 8 décembre 1987 à Washington par l'Union soviétique et les Etats-Unis sur la liquidation des missiles de portée intermédiaire", indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Les Etats-Unis ont à nouveau accusé la Russie de violer ce texte bilatéral emblématique conclu à la fin de la Guerre froide et d'être "seule responsable". "Le retrait des Etats-Unis conformément à l'article XV du traité prend effet aujourd'hui car la Russie n'a pas renoué avec son respect total et vérifié", a déclaré dans un communiqué le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
La Suisse déplore
La Suisse déplore la fin du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF). Pour elle, le monde perd "un instrument important du contrôle des armements ayant massivement contribué à la sécurité européenne".
Dans un communiqué publié vendredi, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) enjoint la Russie et les pays membres de l'OTAN à ne développer et à ne déployer aucun des systèmes prohibés par l'INF. Il les appelle "à la plus grande réserve dans la perspective d'éviter tout nouvel événement susceptible de mettre à mal la sécurité en Europe".
Depuis quelques années, le DFAE s'inquiétait d'une possible violation du traité, une préoccupation tenant au développement de missiles de croisière à tête nucléaire. Il avait appelé à plusieurs reprises la Russie et les Etats-Unis à clarifier ensemble ces aspects et à tout mettre en œuvre pour que le traité INF demeure un élément central de la sécurité européenne.
Les services d'Ignazio Cassis regrettent aujourd'hui "que les parties n'aient pas su mettre à profit la période de six mois prévue par la clause de retrait, ouverte depuis qu'elles ont suspendu leur participation au traité en février 2019, pour éviter la disparition du traité".