Le récit de Gulbahar Jilil pourrait commencer comme une mauvaise blague:
- «J’ai passé un an trois mois dix jours en détention», confie cette Kazakhe de 57 ans à un proche à son retour d’un camp d’internement en Chine.
- «Et tu as fait quoi pour qu’on t’emprisonne?», demande ce dernier.
- «Mais je n’ai rien fait!», s’offusque l’ex-détenue…
- «Mais rien, c’est au moins trois ans!», réplique l’interlocuteur.
Gulbahar Jilil est devenue du jour au lendemain ouïghoure et terroriste sur décision des policiers chinois qui l’ont arrêtée le 20 mai 2017 à Urumqi, en raison de prétendus virements suspects. «Je suis née au Kazakhstan et je n’ai rien à me reprocher», plaide-t-elle encore aujourd’hui. Cette responsable d’une société d’import-export se rendait régulièrement dans la capitale de la région autonome du Xinjiang pour acheter des habits ou des bijoux qu’elle transférait vers sa ville d’Almaty, où elle tenait une...