Des dizaines de prisons partout en France étaient de nouveau bloquées lundi à l'appel des syndicats. Une rencontre est prévue dans la journée avec la ministre de la justice pour reprendre les discussions sur les revendications salariales et sécuritaires des gardiens.
Lundi matin "115 établissements étaient bloqués" sur les 188 du pays, a affirmé le secrétaire national du syndicat Force ouvrière, Emmanuel Baudin. D'autres souces faisaient état d'un blocage dans 130 à 145 établissements pénitentiaires, ce qui signifierait selon les syndicats qu'environ "50'000 détenus n'étaient pas gérés".
A Fleury-Mérogis, plus grande prison d'Europe située en région parisienne, environ 150 surveillants étaient rassemblés peu après 07h00 et bloquaient avec des barricades faites de pneus et de palettes l'accès à la prison, selon l'AFP sur place.
"Je compte sur vous pendant ces négociations pour bloquer!", a lancé sur place aux grévistes Emmanuel Baudin, les appelant déjà à "revenir demain".
A Fresnes, dans le Val-de-Marne, des surveillants bloquaient de l'intérieur le sas d'entrée et l'équipe de nuit (une quinzaine de gardien) assurait l'intérim et un service minimum.
La ministre française de la justice Nicole Belloubet a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi qu'elle recevrait ce lundi les organisations syndicales après le rejet des propositions du gouvernement, appelant "à la responsabilité de chacun".
Dimanche soir, un détenu s'en est une nouvelle fois pris à des gardiens, à Longuenesse (nord). Il les a agressés avec un pied de table en fer et les a blessés aux bras, ont confirmé l'administration pénitentiaire et le syndicat majoritaire Ufap-Unsa.
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