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Démolition controversée par Israël de maisons palestiniennes

Israël a évacué de force les occupants d’immeubles situés au sud de Jérusalem et jugés illégaux. Des pelleteuses ont ensuite procédé à leur démolition. L’UE demande de stopper la destruction. l’ONU s’inquiète.

22 juil. 2019, 15:50
Depuis 1967, Israël occupe la Cisjordanie et Jérusalem-Est, qui a par la suite été annexé, une décision qui n'a jamais été reconnue par la communauté internationale.

Israël a entamé lundi la démolition de logements de Palestiniens qu’il juge illégaux au sud de Jérusalem. L’Union européenne a demandé de mettre «immédiatement» un terme à ces travaux. L’ONU a fait part de son inquiétude.

Avant l’aube, plusieurs centaines de policiers et soldats ont bouclé au moins quatre bâtiments à Sour Baher, quartier à cheval entre Jérusalem et la Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël. Résidents et activistes ont été évacués et la presse tenue à distance avant que commencent les démolitions.

Les crans d’acier des pelleteuses ont alors dévoré au moins trois immeubles de plusieurs étages, dont deux inachevés, a constaté un journaliste de l’AFP sur place. «Je veux mourir ici», criait un homme, après avoir été évacué de force.

Israël affirme que les immeubles visés ont été construits très près de la barrière de séparation dont il a commencé la construction en 2002, pendant les violences de la seconde Intifada (soulèvement palestinien), pour se protéger des attaques venues de Cisjordanie occupée.

 

 

Le prétexte de la sécurité

Les Palestiniens accusent de leur côté Israël d’utiliser la sécurité comme prétexte pour les contraindre à abandonner la zone et élargir les colonies israéliennes et les routes les reliant entre elles. Ils dénoncent également une violation de tous les accords signés avec Israël.

«D’abord Israël occupe militairement les terres, puis construit ce mur hideux de l’apartheid, puis décide de démolir les maisons palestiniennes, construites sur des terres palestiniennes avec des permis palestiniens légaux, à cause de leur proximité avec le mur!», a condamné la responsable palestinienne Hanan Ashrawi sur Twitter.

«Cette opération est destinée à couper Jérusalem de Bethléem» dans le sud de la Cisjordanie, a affirmé Walid Assaf, ministre palestinien en charge de la surveillance des colonies israéliennes, dans une vidéo tournée sur place lundi matin.

Feu vert de la justice

Le ministre israélien de la Sécurité publique, Gilad Erdan, a accusé les Palestiniens de «mentir», soulignant que les démolitions avaient été validées par la Cour suprême israélienne après un long processus judiciaire.

Depuis 1967, Israël occupe la Cisjordanie et Jérusalem-Est, qui a par la suite été annexé, une décision qui n’a jamais été reconnue par la communauté internationale.

L’Etat hébreu a commencé à construire une «barrière de sécurité» au début des années 2000, pour se protéger des attaques venues de Cisjordanie. A terme, l’ouvrage doit atteindre 712 km de long.

Un mur isolant

Pour les Palestiniens, cette barrière, constituée de barbelés, fossés, clôtures électroniques et murs de béton atteignant jusqu’à neuf mètres de haut est un «mur de l’apartheid» qui entrave leur vie quotidienne. Son tracé se trouve à 85% en Cisjordanie et isole 9,4% du territoire palestinien, selon l’ONU.

Le 18 juin, les autorités israéliennes avaient informé certains résidents du quartier de Sour Baher de leur intention de démolir leurs habitations, leur donnant 30 jours pour évacuer les lieux.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha), cette décision concerne 10 bâtiments, dont la plupart sont encore en construction, dont environ 70 appartements. Environ 350 personnes sont concernées et 17 autres seront déplacées, selon l’Ocha.

Le «déplacement, notamment pour les plus vulnérables, est traumatisant et a des conséquences durables», a mis en garde l’ONU avant les démolitions. Une vingtaine de diplomates, représentant 20 pays majoritairement européens, se sont rendus le 16 juillet dans ce quartier de la région de Jérusalem.

«Conformément à la position de longue date de l’UE, nous attendons des autorités israéliennes qu’elles mettent immédiatement un terme aux démolitions en cours», a déclaré la porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

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