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Danemark: le meurtrier d’une journaliste dans son sous-marin arrêté après une courte évasion

Fugace évasion au Danemark. Peter Madsen, l’homme qui avait tué une journaliste dans le sous-marin de sa propre invention s’est échappé de sa prison avant d’être rapidement arrêté.

20 oct. 2020, 21:29
Le fuyard a été rapidement appréhendé.

Le Danois Peter Madsen, condamné à la perpétuité pour le meurtre de la journaliste suédoise Kim Wall dans un sous-marin artisanal, a été arrêté mardi près de Copenhague. Il était parvenu à s’échapper de sa prison, a-t-on appris auprès des autorités.

Vers 10h20, dans des circonstances encore floues, Peter Madsen menace une employée pour parvenir à s’enfuir de la prison d’Albertslund en banlieue de Copenhague, a raconté la directrice de l’établissement Hanne Hoegh Rasmussen au cours d’une conférence de presse.

 

Armé d’un objet ressemblant à un pistolet et d’une fausse ceinture d’explosifs, l’inventeur âgé de 49 ans parvient à s’extraire du centre pénitentiaire et se jette alors dans un utilitaire blanc qui se trouvait devant, selon le récit des autorités danoises.

Le conducteur démarre alors, mais l’équipée s’achève quelques minutes plus tard, dans une rue à quelques centaines de mètres de là, où une patrouille de police parvient à interpeller le fugitif.

«Il n’y a rien qui indique que le conducteur connaissait Peter Madsen, mais nous sommes en train d’enquêter là-dessus», a expliqué l’inspecteur de police Mogens Lauridsen.

Il avait une ceinture et quelque chose qui ressemble à un pistolet, mais nous ne savons pas s’il les a fabriqués lui-même.
Mogens Lauridsen, inspecteur de police

Après être parvenus à menotter le tueur, les policiers décident de reculer et d’attendre des experts en déminage pour s’assurer que la ceinture n’est pas réellement explosive.

«Il l’avait sur lui, comment se l’est-il procurée, c’est ce que l’enquête doit établir. Il avait une ceinture et quelque chose qui ressemble à un pistolet, mais nous ne savons pas s’il les a fabriqués lui-même», a déclaré M. Lauridsen.

Images en direct

Pendant plus de deux heures, le fugitif est resté assis le long d’une haie, avec deux policiers allongés sur le sol, leurs armes pointées sur lui, selon les images spectaculaires de l’interpellation, diffusées en direct.

 

Cerné et menotté, le prisonnier a été finalement arrêté pour de bon et exfiltré vers 13h00 heure locale. «Il n’y a rien qui indique qu’il y ait eu des explosifs dans cette ceinture», a précisé M. Lauridsen.

D’après le tabloïd danois B.T., Peter Madsen a pris un otage – une psychologue de la prison – pour faciliter son évasion, une information que la police n’a pas voulu commenter.

C’est une prison fermée. Nous examinons nos procédures de sécurité pour voir si elles ont été respectées et si elles doivent être renforcées.
Hanne Høegh Rasmussen, directrice de la prison Herstedvester à Albertslund

La prison Herstedvester à Albertslund est un centre qui propose aux détenus des soins psychiatriques et où les prisonniers ne sont généralement pas enfermés toute la journée, a dit à l’AFP une porte-parole de l’établissement.

«C’est une prison fermée. Nous examinons nos procédures de sécurité pour voir si elles ont été respectées et si elles doivent être renforcées», a commenté sa directrice, Hanne Høegh Rasmussen.

Meurtre dans un sous-marin

Le 10 août 2017, Peter Madsen avait embarqué au large de Copenhague dans son sous-marin artisanal la journaliste Kim Wall, 30 ans, qui projetait d’écrire un reportage sur ses aventures et ses inventions. Elle avait été portée disparue dans la nuit par son compagnon et son corps avait ensuite été retrouvé en mer, démembré.

Pour les légistes, la jeune femme est «probablement» morte à la suite d’un égorgement ou d’un étouffement, après avoir subi de nombreux sévices, mais les causes de sa mort n’ont pu être établies avec certitude.

Au cours de son procès, Peter Madsen avait reconnu avoir découpé le corps sans vie de la jeune femme avant de le jeter dans la Baltique, mais avait maintenu que sa mort était accidentelle.

Aveux

Le mois dernier, il a toutefois reconnu pour la première fois sa culpabilité dans un documentaire diffusé par la télévision danoise.

«Il n’y a qu’un coupable et c’est moi», avait-il déclaré. Dans le documentaire, Peter Madsen parle désormais d’une conversation pendant laquelle Kim Wall «ébranle des choses» et admet que cela a débouché sur sa mort. Au cours de son procès, l’expertise psychiatrique a montré que l’accusé était «un menteur pathologique» et «un danger pour autrui».

L’affaire, unique dans les annales judiciaires du Danemark, a connu un retentissement médiatique sans précédent dans ce royaume mais aussi à l’étranger et a inspiré une série télévisée déjà vendue à plusieurs grandes chaînes étrangères.

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