Le cyclone Idai qui a balayé en fin de semaine le Mozambique et le Zimbabwe, emportant routes, ponts, hôpitaux, écoles et au moins un barrage, a fait au moins 162 morts. La deuxième ville mozambicaine de Beira est endommagée ou détruite à 90%, selon la Croix-Rouge.
Idai et ses vents d'une extrême violence associés à des pluies torrentielles se sont abattus sur le centre du Mozambique jeudi soir, avant de poursuivre leur course folle au Zimbabwe voisin. Selon un dernier bilan provisoire compilé lundi par l'AFP, 73 personnes ont été tuées au Mozambique et 89 au Zimbabwe, où les secours peinent à arriver dans certaines régions inondées.
"On a l'impression d'avoir affaire aux conséquences d'une guerre à grande échelle", a estimé le ministre zimababwéen, Perrance Shiri. Au Mozambique, l'étendue des dégâts à Beira, ville d'un demi-million d'habitants, est "terrifiante", a prévenu la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR).
"Les moyens de communication ont été totalement coupés et les routes sont détruites", compliquant grandement les secours, a précisé Jamie LeSueur du FICR depuis Beira. Lundi, les rues de la ville étaient jonchées d'arbres déracinés, d'éclats de verre et de tôles emportées, a constaté un journaliste de l'AFP.
Dans la région, près de 10'000 personnes sont sinistrées après le passage du cyclone, 873 maisons ont été emportées, 24 hôpitaux détruits et 267 classes partiellement ou complètement englouties, selon un bilan lundi de l'Institut mozambicain de gestion des désastres.
Bilan provisoire
Dans les deux pays, les autorités craignaient cependant que le bilan ne s'alourdisse, au fur et à mesure de la progression des opérations de secours. Le président mozambicain Filipe Nyusi, en visite dans la région, a jugé "la situation critique". Au Zimbabwe, le pays n'a jamais connu de destructions d'infrastructures d'une telle ampleur.
Devant l'ampleur des dégâts, le président Emmerson Mnangagwa est rentré lundi précipitamment d'un voyage aux Emirats arabes unis. "Notre nation est profondément endeuillée", a-t-il déclaré. "On me dit que ce n'est pas fini. L'armée fait tout ce qui est en son pouvoir pour atteindre les familles touchées", a-t-il assuré.