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Corse: retour au calme après des actes anti-musulmans

Le calme est revenu sur l’ "Île de beauté" après la mise à sac d'une salle de prière musulmane vendredi. Le premier ministre Manuel Valls a condamné ces actes qui arrivaient en représailles à l'agression de deux pompiers et un policier.

26 déc. 2015, 15:02
La salle de prière saccagée à Ajaccio.

Le calme est revenu samedi matin à Ajaccio, sur l'île française de Corse, où de nombreux policiers ont été déployés après le saccage la veille d'une salle de prière musulmane. Ces violences ont suscité une vague de condamnations.

Les autorités locales ont indiqué que la nuit avait été calme à Ajaccio, "très fortement encadrée par des effectifs des forces de l'ordre". Vendredi en fin de journée, plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées dans une cité populaire de la ville, où, la nuit précédente, deux pompiers et un policier avaient été blessés dans des échauffourées.

Scandant "Arabi fora (les Arabes dehors, ndlr)!" ou "On est chez nous!", un groupe de manifestants a, dans une ambiance tendue, essayé d'identifier et de retrouver les auteurs de l'agression de la veille. Ils étaient encadrés par des policiers déployés pour tenter de maintenir le calme.

Mais la situation a dégénéré: un petit groupe s'est détaché pour saccager une salle de prière musulmane à proximité. Les casseurs ont tenté de mettre le feu, puis n'y arrivant pas, ont cherché à brûler une cinquantaine de livres, dont des exemplaires du Coran. Un restaurant de kébabs a été également dégradé.

Profanations inacceptables

Ces actes ont été immédiatement condamnés par le Premier ministre Manuel Valls, qui a évoqué une "agression intolérable de pompiers" et une "profanation inacceptable d'un lieu de prière musulman". Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve a fustigé "(des) exactions intolérables, aux relents de racisme et de xénophobie, (qui) ne sauraient rester impunies (...)".

Le ministre a également condamné "avec la plus grande fermeté" l'agression de jeudi visant les pompiers et les policiers. Deux pompiers avaient été "sérieusement" blessés par des éclats de verre après avoir été molestés, les vitres de leur véhicule ayant été brisées. L'intervention des forces de l'ordre, au cours de laquelle un policier avait à son tour été "légèrement" blessé, avait duré jusqu'à près de 3 heures.

Le préfet de Corse Christophe Mirmand a déclaré que "tous les moyens" étaient mis en oeuvre pour retrouver les auteurs des violences de jeudi soir. Il a ajouté que les "menaces" de vendredi soir n'étaient "pas acceptables".

Appel à l'apaisement

L'Observatoire national contre l'islamophobie du Conseil français du culte musulman (CFCM) a dénoncé une agression "qui se déroule en un jour de prière pour les musulmans et pour les chrétiens". Noël tombe cette année juste après le Mouled, la fête musulmane qui commémore la naissance du prophète Mahomet.

Dalil Boubakeur, le recteur de la Grande mosquée de Paris, s'est dit, sur la télévision BFMTV, "consterné et attristé", lançant un appel au "calme, au sang-froid et à l'apaisement". Les dirigeants nationalistes, qui viennent de prendre les rênes de la région, ont eux aussi dénoncé ces violences.

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