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Coronavirus: HRW estime le nombre de victimes sous-estimé en Chine

L’ONG Human Rights Watch dénonce Pékin qui sous-estimerait le nombre de victimes du coronavirus dans le but d’«éliminer toute critique».

06 févr. 2020, 13:18
Le directeur exécutif de Human Rights Watch (HRW) Kenneth Roth s'en est pris ce jeudi à la Chine pour son attitude sur le coronavirus.

Human Rights Watch (HRW) cible la Chine qui cherche à «éliminer toute critique» face au coronavirus. «Il y a une énorme sous-estimation du nombre de victimes» parce que les citoyens ne peuvent être testés, a dit jeudi à Genève son directeur exécutif Kenneth Roth.

Beaucoup d’entre elles sont contraintes de rester chez elles où elles n’ont accès à aucun soin, a-t-il affirmé devant les correspondants accrédités auprès de l’ONU à Genève. M. Roth remet en cause le dispositif appliqué à l’ensemble aux 60 millions d’habitants au total de la province de Hubei, où se trouve Wuhan, épicentre de l’épidémie. «Une quarantaine de cette sorte n’a jamais été tentée» et «ne fonctionne pas», a-t-il estimé. Seule une autocratie peut la mettre en oeuvre, selon lui.

Alerte de décembre écartée

S’il reconnaît aux chercheurs chinois la rapidité avec laquelle la pneumonie virale a pu être séquencée, il accuse la Chine, pourtant saluée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de tomber dans son habituelle volonté d’éviter toute opposition. Une attitude qui est menée pour garantir «une auto-préservation politique mais qui est un désastre pour tenter de lutter contre une épidémie», a insisté M. Roth.

 

 

Il mentionne notamment le médecin qui avait alerté en vain dès décembre les autorités chinoises sur le virus et qui est décédé ce jeudi. Mais il met en cause aussi les déclarations de Pékin sur le marché dans lequel celui-ci aurait été observé en premier, alors que «quelques cas auparavant» n’ont toujours pas été expliqués par le gouvernement.

 

 

Centaines de victimes au total

Plus largement, la Chine met en avant ses investissements dans les infrastructures économiques mais «a négligé la santé publique», dit M. Roth. Le directeur de HRW, qui avait accusé il y a trois semaines la Chine d’une «surveillance d’Etat» numérique des minorités dans la province du Xinjiang, reproche à Pékin des pressions sur des entreprises et des intérêts chinois à l’étranger pour tuer toute critique.

Cette situation se reflète aussi dans l’attitude de certains pays asiatiques qui minimisent l’épidémie, selon lui. En revanche, il ne s’attend pas à de «différence cruciale» sur la volonté de certains Etats occidentaux de limiter les critiques contre les détentions arbitraires de la minorité musulmane des Ouïghours au Xinjiang parce qu’ils voudraient préserver Pékin sur le virus.

«La crainte de représailles économiques» est déjà efficace sur cette question, ajoute-t-il. Selon les derniers chiffres, l’épidémie a affecté près de 30’000 personnes et fait au moins 565 victimes.

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