Le dirigeant communiste nord-coréen Kim Jong-Un a proclamé que désormais "tout le territoire américain est à notre portée", après un nouveau tir de missile balistique vendredi. Ce dernier a entraîné Washington et Séoul à envisager des "options de réaction militaire".
Washington, Tokyo, Séoul et l'UE ont immédiatement condamné ce second tir en un mois par Pyongyang d'un missile balistique intercontinental (ICBM), qui a fini sa course en mer du Japon.
L'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA a assuré samedi que le tir avait été une réussite. "Tout le territoire américain est à notre portée de tir (...) n'importe où, n'importe quand", a proclamé Kim Jong-Un, cité par KCNA.
KCNA a précisé qu'il s'agissait d'une version améliorée du Hwasong-14 ICBM, qui a parcouru 998 kilomètres en 47 minutes à une altitude maximum de 3724 mètres.
Trump annonce des "mesures"
Donald Trump a affirmé que "les Etats-Unis prendront les mesures nécessaires pour assurer la sécurité du territoire national américain et pour protéger nos alliés de la région".
La Chine, principale alliée de Pyongyang, a elle condamné ce tir en soulignant qu'elle "s'oppose aux violations par la Corée du Nord des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU". Pékin "espère que toutes les parties concernées feront preuve de prudence et éviteront d'intensifier les tensions".
"Options de réaction militaire"
En réaction, les Etats-Unis et la Corée du Sud mènent un exercice militaire en utilisant des missiles tactiques (ATACMS) sol-sol étasuniens et des missiles balistiques sud-coréens Hyunmoo II, a indiqué vendredi soir l'armée de terre américaine.
L'exercice conjoint s'est déroulé samedi matin peu après l'annonce par le Pentagone que les chefs militaires américains et sud-coréens avaient discuté d'"options de réaction militaire".
Le Pentagone prépare depuis longtemps l'éventualité d'un conflit avec Pyongyang, mais le langage tranchant utilisé marque une évolution. Selon l'armée de terre, les ATACMS peuvent être rapidement déployés, permettant des frappes de précision en profondeur sur tous types de cibles.
Jusqu'ici, la stratégie étasunienne - qu'il s'agisse de l'administration de Donald Trump ou de Barack Obama - n'a pas porté ses fruits: malgré un renforcement des sanctions internationales à l'ONU et des pressions sur la Chine, Pyongyang a poursuivi ses programmes militaires balistique et nucléaire.
Washington à portée de missile
Le tir de vendredi survient après le premier test réussi le 4 juillet, jour de la fête d'indépendance des Etats-Unis, d'un ICBM susceptible d'atteindre le nord-ouest des Etats-Unis.
Des experts estiment que le missile de vendredi serait significativement plus puissant et susceptible, selon sa charge, de toucher la côte Est, y compris New York et Washington.
Kim Dong-Yub, de l'Institut des études extrême-orientales de l'Université Kyungnam, pense que Pyongyang pourrait avoir réussi à miniaturiser des charges jusqu'à 750 kg, ce qui donnerait une portée de 10'000 km à un missile.
Pour une nouvelle résolution à l'ONU
Au Japon, l'un des pays les plus exposés à la menace nord-coréenne, le chef de la diplomatie Fumio Kishida a expliqué avoir convenu avec M. Tillerson de mettre "le plus de pression possible" sur Pyongyang, avec une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU "comprenant des mesures sévères" et "en travaillant sur la Chine et la Russie".
L'ONU a déjà infligé six séries de sanctions à Pyongyang depuis 2006, mais deux résolutions adoptées l'an dernier les ont particulièrement renforcées. Sans succès jusqu'ici.