On croirait une réclame. «Départ clandestin vers la Turquie et l’Europe. 100% de garantie», promet, sur fond noir, la guirlande de lettres persanes, assortie d’un numéro de cellulaire. La publicité, coincée entre une vidéo de migrants traversant clandestinement la mer et la photo d’une pile de faux passeports, va droit au but. Son auteur, qui officie sur Instagram sous le nom de «Nasser Milani», est un passeur - un de ces nombreux businessmen de l’ombre qui ont fait du trafic de sans-papiers leur gagne-pain quotidien et qui s’affichent aujourd’hui à la lumière des réseaux sociaux. «A votre service!» Au bout du fil, la voix dudit «Nasser», contacté via WhatsApp, déborde d’enthousiasme.
Dans ce petit café stambouliote, son interlocutrice iranienne, Sarah, que nous avons suivie pour approcher ces vendeurs d’ailleurs, lui explique: «J’ai une amie afghane qui vit à Kaboul. Elle veut s’exiler en Europe. Mais elle a peur…» La...