Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Colombie: l'accord de paix enfin signé avec les Farc

Il s'agit d'un acte historique pour la Colombie: la signature d'un accord de paix avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires (Farc). La cérémonie s'est déroulée à Carthagène des Indes, sur la côte caraïbe (nord). Toutefois, cet accord a provoqué quelques dissensions au sein de la société colombienne.

27 sept. 2016, 07:19
L'accord de paix met fin à un conflit armé sanglant de plus d'un demi-siècle.

La Colombie a vécu lundi un jour à marquer d'une colombe blanche dans les livres d'histoire. Elle a signé avec la guérilla des Forces armées révolutionnaires (Farc) un accord de paix qui met fin à un conflit armé sanglant de plus d'un demi-siècle. Le texte doit encore être ratifié par référendum dimanche, mais les sondages laissent penser qu'il sera entériné sans difficulté.

L'accord a été signé par d'anciens faucons qui ont fait de la paix leur fer de lance: le président Juan Manuel Santos et le commandant en chef des Farc, Rodrigo Londoño, plus connu sous ses noms de guerre de Timoleon Jimenez et de Timochenko.

Tous deux sont apparus vêtus de blanc, comme les 2500 invités, dont 250 victimes du conflit qui ont pu accéder à l'enceinte tendue de blanc et hautement sécurisée. Cette émouvante cérémonie s'est tenue à Carthagène des Indes, sur la côte caraïbe (nord). Des écrans géants érigés dans tous le pays ont permis aux 49 millions de Colombiens d'assister à l'événement en direct.

Convié à parler en premier, Timochenko a salué "une nouvelle ère de réconciliation et de construction de la paix". Il a pour la première fois demandé "pardon" à "toutes les victimes du conflit".

"Plus de morts"

"Plus de guerre ! Plus de guerre !", a lancé le chef de l'Etat, repris en choeur par l'assistance. "Plus de morts (...) pour une guerre absurde", a affirmé Juan Manuel Santos, saluant la décision des Farc de "changer les balles pour les votes". L'accord leur permet de se convertir en parti politique. "Bienvenue dans la démocratie!", leur a-t-il souhaité.

M. Santos a signé le document de 297 pages avec un stylo fabriqué avec une cartouche du conflit sur lequel était inscrit: "Les balles ont écrit notre passé, l'éducation écrira notre futur". Et il a offert à Timochenko une broche représentant une colombe blanche, avec dans son bec un rameau d'olivier et un ruban aux couleurs jaune, bleu, rouge du drapeau colombien. Symbole dont était parée Carthagène.

L'accord de paix qui a abouti le 24 août est le fruit de quatre ans de négociations à La Havane.

 

 

Dissensions

Tôt lundi, M. Santos avait rendu hommage aux forces de l'ordre "pour avoir atteint ce point d'inflexion (...) qui consiste à signer la fin du conflit avec les Farc". Puis il a participé à "une prière pour la réconciliation de tous les Colombiens", menée par le cardinal Pietro Parolin, n°2 du Vatican, et reprise dans "tous les lieux de culte" du pays.

L'accord a aussi provoqué des dissensions au sein de la société colombienne. Certains, comme l'ancien président Alvaro Uribe, n'admettent pas que les rebelles puissent désormais être élus au Congrès et ne purgent pas la moindre peine de prison.

Les Farc, issues en 1964 d'une insurrection paysanne et qui comptent encore quelque 7000 combattants armés, avaient ratifié l'accord vendredi pendant leur conférence nationale. Le complexe conflit colombien a fait plus de 260'000 morts, 45'000 disparus et 6,9 millions de déplacés, en impliquant plusieurs guérillas d'extrême gauche, des paramilitaires d'extrême droite et l'armée.

 

 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias