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Climat: les humains produisent toujours plus de CO2

Malgré la baisse de l’utilisation du charbon, les émissions de CO2 d’origine fossile ont augmenté en 2019, à cause notamment du recours au pétrole et gaz naturel. Au rythme actuel, la température pourrait grimper jusqu’à 4 ou 5°C d’ici à la fin du siècle.

04 déc. 2019, 07:31
La COP25 sur les changements climatiques se déroulera du 2 au 13 décembre 2019 à Madrid.

Les émissions de CO2 d’origine fossile ont continué à croître en 2019 malgré la baisse de l’utilisation du charbon, compensée par le recours au pétrole et surtout au gaz naturel. C’est un nouvel avertissement lancé mercredi en marge de la COP25 à Madrid.

 

 

A l’heure où les Etats, réunis pour la 25e conférence de l’ONU sur le climat, sont sommés d’agir plus fortement et plus rapidement pour réduire le réchauffement climatique, les émissions de CO2 n’en prennent pas le chemin.

Selon le bilan annuel du Global carbon project (GCP), ces émissions devraient progresser de 0,6% en 2019, entraînant «une augmentation des concentrations de CO2 dans l’atmosphère» qui contribuent au dérèglement du climat.

«Les politiques actuelles ne sont clairement pas suffisantes pour renverser les tendances des émissions mondiales», a averti la climatologue Corinne Le Quéré, lors d’un point presse. «L’urgence à agir n’a pas encore baissé.»

Réduction de 7,6%

Au rythme actuel, la température pourrait grimper jusqu’à 4 ou 5°C d’ici à la fin du siècle, quand l’accord de Paris de 2015 prévoit de limiter le réchauffement climatique mondial bien en dessous de 2°C, voire à 1,5°C.

 

 

Pour ne pas dépasser cet ambitieux objectif de +1,5°C, il faudrait réduire les émissions de gaz à effet de serre de 7,6% par an, chaque année dès l’an prochain et jusqu’à 2030, a calculé le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

Pour le seul CO2, un pic des émissions n’est toutefois pas en vue. «Je l’espère dans les cinq prochaines années, mais on ne le voit pas encore», a reconnu Pierre Friedlingstein, de l’Université d’Exeter.

 

 

Deux tiers plus élevés

Les émissions mondiales de CO2 d’origine fossile (combustibles fossiles, industrie et ciment) sont près de deux tiers plus élevées en 2019 que par rapport à 1990. Elles ont vu leur croissance ralentir depuis 2010, après la crise économique de 2008, mais elles sont fortement reparties à la hausse en 2017 (+1,5%) et 2018 (+2,1%).

En 2019, «la croissance moindre (des émissions de CO2) est due à différents facteurs, dont un ralentissement de la croissance économique, les conditions météorologiques et une baisse substantielle de l’usage du charbon aux Etats-Unis et en Europe», a détaillé Corinne Le Quéré.

L’utilisation de charbon par les Etats-Unis, deuxième émetteur mondial, et dans l’Union européenne a diminué, jusqu’à 10% pour chacun en 2019, selon un communiqué de presse du GCP. Le charbon reste toutefois une énergie prisée en Chine et le GCP ne voit pas de signaux clairs que ce pays, premier émetteur mondial, soit prêt à s’en passer.

 

 

Cultures agricoles

Une autre source d’émissions de CO2 est le changement d’affectation des sols, c’est-à-dire quand des forêts, puits à carbone, sont rasées pour laisser par exemple la place à des cultures agricoles. Mais ces émissions, plus difficiles à mesurer, sont «très incertaines, sans tendance claire sur la dernière décennie», selon le GCP.

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