Aux yeux de Xi Jinping, il y a quasiment autant de suspects au Xinjiang que les quelque 13 millions de Ouïgours, Kazakhs, Kirghizes et Tadjiks qui peuplent cette région autonome. Le président chinois voit derrière chaque membre de ces minorités musulmanes et turcophones un terroriste, du moins une menace potentielle pour la sacro-sainte stabilité d’un territoire stratégique sur la carte des Nouvelles routes de la soie.
D’où la lutte sans merci menée par le numéro un chinois contre ce «fléau» depuis 2014. Sept ans plus tard, l’écran radar des attaques contre le gouvernement et les civils ne clignote plus. «Le Xinjiang n’a pas connu un seul cas de terrorisme violent de 2017 à 2021», affirme l’ambassade de Chine en Suisse. Les politiques d’arrestations systématiques et d’internements massifs dans des camps de concentration pour laver le cerveau des prétendus «esprits déviants» semblent avoir porté leurs fruits.