Les élections catalanes d’aujourd’hui sont la trouvaille du président du gouvernement espagnol. Mariano Rajoy entendait ainsi mettre un terme à la crise sécessionniste inédite qui culmina, le 27 octobre, par la déclaration d’indépendance du Parlement régional. Dans le cadre de l’article 155 de la Constitution, qui permet de placer sous tutelle une région rebelle, et qui n’avait jamais été utilisé, Mariano Rajoy a pris le contrôle des institutions catalanes le temps strictement nécessaire pour dissoudre le Parlement et convoquer de nouvelles élections.
Par cette application a minima de l’article 155, Madrid entendait tuer dans l’œuf toute critique d’autoritarisme et rêvait de vaincre durablement l’indépendantisme, qui avait prouvé son incapacité à mettre en œuvre la République fraîchement proclamée.
«Soit c’est le pays qui gagne, soit c’est Rajoy!»
C’était compter sans l’action de la justice, qui maintient en détention préventive quatre dirigeants sécessionnistes, dont la tête de liste d’Esquerra republicana de...