La rhétorique guerrière bat son plein entre Inde et Chine. Hier encore, Pékin a menacé New Delhi de «sérieuses conséquences» en cas de non-retrait, immédiat et sans conditions, des troupes indiennes du plateau du Doklam, en pleine zone himalayenne. Depuis juin dernier, en effet, les armées chinoise et indienne (pays allié au Bhoutan) se regardent en chiens de faïence dans cette région frontalière contestée entre le Bhoutan et la Chine. Selon Pékin, la présence des troupes indiennes viole une frontière «délimitée».
Pourtant, cette poussée de fièvre sur une ligne de démarcation historiquement conflictuelle est différente des précédentes. Elle symbolise aussi la montée en puissance de la Chine et sa contestation par l’autre grand acteur de la région, l’Inde. L’analyse d’Isabelle Saint-Mézard, spécialiste de l’Inde, enseignante en géopolitique à l’Université Paris 8 et chercheuse à l’Ifri (Institut français des relations internationales).
Une forte tension frontalière oppose à nouveau la Chine...