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Brésil: un juge ordonne l'incarcération de l'ex-président Lula

Un jug brésilien a décidé, jeudi, que l'ex-président purgera sa peine de 12 ans de prison. Lula a jusqu'à vendredi 17h00 pour se présenter à la police et être incarcéré.

06 avr. 2018, 06:56
Lula, président de 2003 à 2010, reste l'homme politique le plus populaire du Brésil malgré sa condamnation et six autres procès pour corruption intentés contre lui.

Un juge brésilien a ordonné jeudi l'incarcération de l'ex-président brésilien Luis Inácio Lula da Silva, condamné à 12 ans de prison pour corruption. Il a donné au favori de la présidentielle d'octobre jusqu'à vendredi 17h00 heure locale pour se présenter à la police.

"Au vu de la fonction qu'il a occupée, il aura la possibilité de se présenter volontairement à la police fédérale de Curitiba", a indiqué le magistrat, qui a émis un mandat de dépôt. Il n'a autorisé "l'usage de menottes sous aucun prétexte" lors de l'arrestation.

 

 

L'icône de gauche brésilienne, âgée de 72 ans, doit purger une peine de 12 ans et un mois de prison pour avoir reçu un luxueux appartement en bord de mer de la part d'une entreprise de bâtiment en échange de faveurs dans l'obtention de marchés publics.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, la cour suprême du Brésil a rejeté la demande d'habeas corpus de Lula lui permettant de rester en liberté jusqu'à l'épuisement de tous les recours. Par six voix contre cinq, elle a jugé qu'il devait commencer à purger sa peine.

Lula se trouvait jeudi à São Paulo, à environ 400 km de Curitiba. Le parti des travailleurs (PT), que Lula a fondé, a promis d'organiser de grandes manifestations de soutien.

"Il est toujours notre candidat"

"Lula est toujours notre candidat, parce qu'il est innocent et parce qu'il est le candidat le mieux placé pour être le prochain président du Brésil", a déclaré l'actuelle dirigeante de la formation de gauche, la sénatrice Gleisi Hoffmann.

Quelques heures plus tôt, Gleisi Hoffmann, présidente du PT, avait affirmé lors d'une réunion du parti que l'ancien ouvrier métallurgiste était "serein" malgré sa défaite en justice. "Il a la conscience tranquille des innocents", a-t-elle affirmé.

 

 

"Il s'agit d'une décision politique, qui enfreint le droit constitutionnel et la présomption d'innocence. Le Brésil fait figure de république bananière", a ajouté la responsable.

Lula, président de 2003 à 2010, reste l'homme politique le plus populaire du Brésil malgré sa condamnation et six autres procès pour corruption intentés contre lui.

Selon la loi électorale brésilienne, il est interdit à un candidat de se présenter aux élections pendant huit ans après avoir été reconnu coupable d'une infraction pénale. Sa candidature ne sera analysée formellement qu'en septembre par la justice électorale et ses avocats ont l'intention de multiplier les recours d'ici là.

"Plan B"

Selon les analystes, la candidature de l'ancien métallurgiste a de grandes chances d'être invalidée par la justice électorale. Mais la stratégie du PT est de surfer sur l'émoi que suscite son incarcération pour qu'ensuite le "plan B", un autre membre du parti, bénéficie du report de voix.

"Si Lula pouvait être candidat, il arriverait automatiquement au second tour. Avec l'avance qu'il a dans les sondages, il aurait été très peu probable qu'il n'y soit pas. Mais sans Lula, le jeu est ouvert", estime Michael Mohallem.

Mercredi soir, l'annonce de son revers face à la cour suprême a été accueillie par des célébrations et des feux d'artifice de ses détracteurs à Brasilia.

 

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