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Brésil: Lula, libre et remonté à bloc, accable Bolsonaro devant ses partisans

L’ancien président du Brésil, libéré vendredi, a harangué ses fidèles dès samedi. Il s'en est violemment pris au président actuel, Jair Bolsonaro, qui l’a pour sa part qualifié de «canaille».

09 nov. 2019, 22:48
La bataille politique entre l'ancien président Lula et le président actuel Jair Bolsonaro promet de faire rage au Brésil, et de diviser encore un peu plus la population.

Pour sa première journée de liberté, l’ex-président brésilien de gauche Lula a harangué plus d’un millier de sympathisants samedi près de Sao Paulo. Il a violemment attaqué le président Jair Bolsonaro qui l’avait traité de «canaille».

C’est un Luiz Inacio da Silva vociférant, souvent rouge de colère, qui s’en est pris violemment au président d’extrême droite, moins de 24 heures après sa sortie de prison. «Jair Bolsonaro a été élu démocratiquement (en 2018), mais pour gouverner pour le peuple brésilien, et non pour les miliciens de Rio de Janeiro», a hurlé Lula sous les vivats de militants vêtus de rouge.

 

 

Il faisait référence à la mort sous les balles en mars 2018 de la conseillère noire de Rio Marielle Franco, un assassinat encore non élucidé mais pour lequel les milices de Rio ont été pointées du doigt.

«Je suis de retour!»

«Je suis de retour!» a également lancé un Lula furieux à Sergio Moro qui l’avait condamné pour corruption. «Ce n’est pas un juge, c’est une canaille», a-t-il ajouté au sujet de celui dont l’impartialité a été contestée par des fuites et qui est devenu le ministre de la Justice de Jair Bolsonaro.

 

 

Emprisonné en avril 2018 pour huit ans et dix mois pour avoir touché des pots-de-vin, Lula a été libéré vendredi à la faveur d’un arrêt de la Cour suprême. L’ancien syndicaliste a donné des embrassades émues à de nombreux proches, des militants, et même des journalistes à son arrivée au siège du syndicat des métallos de Sao Bernardo do Campo, dans la périphérie de Sao Paulo, où il a livré tant de combats.

 

 

C’est aussi là qu’il s’était retranché deux jours durant en avril 2018, protégé par une immense foule de sympathisants, avant de se livrer aux autorités et d’être conduit à Curitiba (sud).

«Un pays polarisé»

Loin de paraître affecté par ses 580 jours d’emprisonnement, bien au contraire, le chef charismatique de la gauche âgé de 74 ans était remonté à bloc. Il a retrouvé ses accents de tribun devant une foule conquise, au milieu de drapeaux rouges, de statues et de portraits géants de lui.

 

 

Sortant de son silence samedi matin, Jair Bolsonaro avait demandé sur Twitter aux Brésiliens de «ne pas donner de munitions à la canaille» Lula, «qui est momentanément libre, mais chargé de culpabilité». «Nous sommes majoritaires, les amoureux de la liberté et du bien. Nous ne pouvons pas commettre d’erreurs», a tweeté Jair Bolsonaro. «Sans cap ni commandement, les meilleures troupes tirent dans tous les coins, y compris contre leurs amis».

 

 

Cette première passe d’armes donne la tonalité du combat politique qui s’annonce. Le Brésil est menacé d’une polarisation encore plus grande après la libération de Lula.

Selon l’institut IBGE, quelque 13,5 millions de Brésiliens vivaient dans une extrême pauvreté en 2018, soit le chiffre le plus élevé en sept ans.

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