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Brésil: le président Michel Temer ne sera pas poursuivi pour corruption

La chambre des députés a refusé d'ouvrir un procès contre le président brésilien Michel Temer. Celui-ci échappe de justesse à la justice, esquivant des poursuites pour corruption.

03 août 2017, 06:56
La séance s'est étendue sur près de 13 heures, dans une ambiance délétère, marquée par des échauffourées entre députés.

L'opposition avait besoin de rassembler deux tiers des votes (342 sur 513) pour pousser M. Temer vers la sortie, mais elle en a obtenu moins de la moitié. Au total, 263 députés présents se sont prononcés contre l'ouverture d'un procès, contre seulement 227 pour et deux abstentions. La séance s'est étendue sur près de 13 heures, dans une ambiance délétère, marquée par des échauffourées entre députés.

"La chambre des députés, qui représente le peuple brésilien, s'est prononcée de façon claire et incontestable. Ce n'est en aucun cas une victoire personnelle, c'est une victoire de l'État de droit démocratique", s'est félicité M. Temer à la télévision dès l'annonce du résultat.

En décalage

Certes l'opposition n'a pas réuni les deux tiers des voix requis mais le soutien n'est pas aussi large que le président pouvait l'espérer. Dans le camp présidentiel, certains prédisaient un appui de quelque 300 députés. Et le résultat est en décalage avec celui d'un sondage récent selon lequel 81% des Brésiliens souhaitaient que les députés se prononcent en faveur d'un procès.

Cette décision donne désormais au président une plus grande marge de manoeuvre pour mettre en place les mesures d'austérité réclamées par les marchés pour sortir le Brésil d'une récession historique. "Je travaillerai inlassablement, jusqu'à la dernière minute de mon mandat, en décembre 2018", a-t-il promis.

La plupart des députés ayant voté contre l'ouverture d'un procès ont d'ailleurs mis en avant la nécessité de mettre en place ces réformes, notamment celle des retraites, dont l'examen au Parlement est au point mort en raison de la crise politique.

 

 

D'autres accusations

Michel Temer échappe donc à un procès malgré de graves accusations: selon le procureur général Rodrigo Janot, il s'est "prévalu de sa condition de chef d'État" pour recevoir 500'000 réais (environ 156'000 francs) de pots-de-vin de la part du géant de la viande JBS.

Malgré sa nette victoire lors du vote de mercredi, il reste cependant sous la menace de nouvelles accusations issues des révélations explosives de Joesley Batista, propriétaire de JBS, qui l'a piégé à l'aide d'un enregistrement compromettant. Au total, il aurait perçu jusqu'à 38 millions de réais de dessous-de-table (11,8 millions de francs).

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