Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Biélorussie: immense manifestation à Minsk, Loukachenko refuse de s’incliner

Le départ du président biélorusse Alexandre Loukachenko a été exigé dimanche par des dizaines de milliers de personnes réunies à Minsk. Le chef de l’Etat a toutefois refusé de lâcher le pouvoir, une semaine après sa réélection contestée.

16 août 2020, 18:48
«Justice !», «Pars !», scandaient les protestataires.

Des dizaines de milliers de personnes se sont réunies dimanche à Minsk pour exiger le départ du président biélorusse Alexandre Loukachenko. Le chef de l’Etat a toutefois refusé de lâcher le pouvoir, une semaine après sa réélection contestée.

«Justice !», «Pars !», scandaient les protestataires à l’attention du dirigeant biélorusse. Après avoir marché le long de l’avenue de l’Indépendance, près de 100’000 personnes, se sont ensuite réunies autour d’un monument dédié aux victimes de la Seconde Guerre mondiale.

A lire aussi : Bélarus: Loukachenko dit que Poutine lui a assuré une «aide» sécuritaire

«Jamais les Biélorusses ne s’étaient unis comme ça. C’est la fête de la Liberté», résume Iouri Sanko, un prêtre catholique venu rejoindre la foule après la messe. «J’ai attendu 30 ans que le Biélorussie devienne libre. On va chasser les bourreaux qui sont au pouvoir», ajoute un homme de 65 ans, sous couvert d’anonymat.

Manifestations en province

Portant des fleurs et des ballons, vêtus de blanc, les manifestants étaient réunis au milieu des chants et des klaxons. Certains portaient un gigantesque drapeau blanc et rouge, les couleurs de l’opposition.

Répondant à l’appel de Svetlana Tikhanovskaïa, la principale rivale d’Alexandre Loukachenko à la présidentielle, les Biélorusses ont aussi manifesté dimanche dans les principales villes du pays et dans de plus petites communes. Un appel à une grève nationale à partir de lundi circulait dans la soirée sur les réseaux sociaux.

Loukachenko refuse de s’incliner

Avant le début de la marche de l’opposition, M. Loukachenko a fait une apparition surprise sur la place de l’Indépendance, devant plusieurs milliers de ses soutiens. «Je vous ai appelés ici non pas pour que vous me défendiez mais parce que, pour la première fois en un quart de siècle, vous pouvez défendre votre pays et son indépendance», a-t-il lancé, sous les ovations.

Le président biélorusse, au pouvoir depuis 26 ans, a rejeté la demande de l’opposition d’organiser une nouvelle élection présidentielle, après celle du 9 août qui l’a donné vainqueur avec 80% des voix mais a suscité des accusations de fraudes massives.

«Si nous faisons ça, nous partirons en vrille et nous n’en reviendrons jamais», a-t-il prédit, face à ses partisans agitant le drapeau officiel rouge et vert. Il a dénoncé la volonté, selon lui, d’imposer au pays «un gouvernement depuis l’étranger». Près de lui se tenait son fils cadet, Nikolaï, parfois présenté comme son successeur potentiel.

Des membres de l’élite ont rallié la protestation: des journalistes de la télévision publique, d’habitude aux ordres du pouvoir, des chercheurs et des hommes d’affaires, mais aussi deux diplomates de haut rang.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias