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Bangladesh: 1'135 morts du Rana Plaza, propriétaire inculpé pour meurtre

En avril 2013, l'effondrement du Rana Plaza, un immeuble de neuf étages abritant des ateliers textiles au Bangladesh, faisait 1'135 morts. Ces gens fabriquaient des vêtements pour les plus grandes marques occidentales. Mardi, la police a demandé l'inculpation pour meurtre du propriétaire. Il risque la peine de mort.

15 avr. 2014, 14:54
L'effondrement du bâtiment avait provoqué la mort de 1'135 personnes. L'industrie occidentale du textile avait été pointée du doigt.

La police du Bangladesh a annoncé mardi qu'elle allait demander l'inculpation pour meurtre du propriétaire de l'immeuble de neuf étages qui s'était effondré en avril 2013, tuant 1135 employés du textile en banlieue de Dacca. Ce chef d'accusation est passible de la peine de mort.

Sohel Rana est l'une des 40 personnes dont la police va demander l'inculpation dans cette affaire, le pire accident industriel enregistré dans le pays, a annoncé l'enquêteur principal Bijoy Krishna Kar. Les chefs d'inculpation doivent être entérinés par la justice.

Sohel Rana avait été arrêté quelques jours après la catastrophe du 24 avril près de la frontière avec l'Inde, dans l'ouest du pays, alors qu'il tentait de fuir.

Employés forcés à reprendre le travail

Sohel Rana, membre de l'Awami League au pouvoir au Bangladesh, était devenu l'ennemi public numéro un après l'effondrement de l'immeuble de neuf étages. Les survivants avaient raconté qu'il avait forcé des milliers d'employés à reprendre le travail quelques heures avant la catastrophe malgré les craintes des salariés ayant repéré des fissures sur les murs.

Le père de Rana, co-propriétaire de l'immeuble, et cinq dirigeants d'usines textiles opérant au sein de l'immeuble, sont aussi menacés d'inculpation pour avoir ignoré les mises en garde sur les fissures.

L'un d'eux est un Espagnol, David Mayor, qui n'était pas au Bangladesh au moment de l'accident et n'y est jamais revenu pour éviter une arrestation, a dit un autre enquêteur, Habibur Rahman.

Benetton, Mango, Primark

Plusieurs marques européennes d'habillement faisaient confectionner des pièces au sein de l'immeuble, notamment Benetton, l'espagnol Mango et la chaine britannique Primark.

Le responsable de l'enquête a indiqué par ailleurs que les investigations étaient "pratiquement terminées". "Nous espérons pouvoir requérir les chefs d'accusation d'ici le mois prochain", a-t-il ajouté.

Selon les enquêteurs, des ingénieurs, des inspecteurs ayant donné le feu vert à l'utilisation de l'immeuble sans l'avoir inspecté et des cadres intermédiaires de l'usine seront aussi inculpés.

Près de 1000 personnes interrogées

Quelque 900 à 1000 personnes ont été interrogées, dont les survivants et des témoins de la catastrophe. Des "preuves irréfutables" prouvant "l'irresponsabilité et l'avidité" des propriétaires de l'immeuble et des ateliers ont été recueillies, selon eux.

Une vague d'inspections de 1500 ateliers textiles financée par les chaînes occidentales d'habillement a été récemment lancée pour essayer d'éviter de nouveaux drames. Plusieurs usines ont été fermées depuis.

Le Bangladesh est le deuxième exportateur de vêtements au monde, fournissant notamment des grands noms tels que l'américain Walmart, le français Carrefour ou encore le suédois H&M.

Pilier de l'économie, le secteur représente 80% des exportations annuelles s'élevant à 27 milliards de dollars, et emploie quatre millions de personnes, en majorité des femmes.


 

 
 
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