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Autriche: ultimes réglages pour la coalition de Sebastian Kurz avec les Verts

La nouvelle est tombée: les Verts et les conservateurs sont tombés d’accord pour former une coalition à la tête de l’Autriche. Depuis mai, le pays avait un gouvernement de transition suite au renversement de Sebastian Kurz: ce dernier devrait retrouver son poste.

01 janv. 2020, 22:02
Les leaders des conservateurs, Sebastian Kurz (à gauche, au milieu) et des Verts, Werner Kogler (à droite, au milieu), vont devoir développer de nouvelles manières de collaborer dans une coalition gouvernementale inédite.

L’Autriche va commencer l’année avec un nouveau gouvernement et un mariage politique inédit. Le conservateur Sebastian Kurz et les Verts ont scellé mercredi soir un accord de coalition signant le retour à la chancellerie du jeune dirigeant chrétien-démocrate.

«Le parti ÖVP et les Verts se sont entendus sur un programme de gouvernement», a indiqué à l’AFP un responsable de la formation écologiste qui va pour la première fois participer à une coalition gouvernementale. Un responsable du parti conservateur a confirmé cet accord alors qu’une annonce officielle était attendue à l’issue d’une réunion en cours à Vienne pour finaliser cette alliance.

 

 

L’Autriche va expérimenter pour la première fois une coalition entre l’ÖVP, poids lourd de la politique nationale, et la formation écologiste Die Grünen. Cette dernière a enregistré une percée aux dernières élections mais n’a jamais participé à un gouvernement fédéral.

Le pays d’Europe centrale, peuplé de 8,9 millions d’habitants, figurera aussi avec la Suède, la Finlande, la Lituanie ou le Luxembourg parmi les Etats membres de l’UE où des ministres écologistes participent au gouvernement, dans un contexte où les appels à agir contre le changement climatique se font de plus en plus pressants.

Le tandem n’a rien d’évident entre le libéral Sebastian Kurz, partisan d’une ligne dure sur l’immigration, et des Verts politiquement ancrés à gauche. Ces derniers ont été parmi les opposants les plus virulents au jeune dirigeant de 33 ans lorsqu’il avait fait le choix, en décembre 2017, de s’allier avec l’extrême droite pour son premier mandat.

 

 

Cette union de la droite conservatrice et des nationalistes avaient été suivie avec attention par une Europe aux prises avec la montée des populismes. Mais le gouvernement de Sebastian Kurz avec le FPÖ a volé en éclat au bout de 18 mois lorsque le leader de l’extrême droite et vice-chancelier Heinz-Christian Strache a été mis en cause pour tentative de corruption.

«Acrobatie politique»

Le retentissant scandale de l’Ibizagate est né de la diffusion, en mai dernier, d’une vidéo tournée en caméra cachée dans une villa d’Ibiza, montrant notamment M. Strache prêt à négocier des marchés publics avec une femme se faisant passer pour la nièce d’un oligarque russe.

 

 

Contraint de saborder sa coalition, M. Kurz avait convoqué des élections anticipées que son parti a largement remportées (37,5%). Face à des sociaux-démocrates en perte de vitesse et une extrême droite devenue peu fréquentable, accusant un recul de dix points dans les urnes, le chef de la droite a choisi de se tourner vers les écologistes (quatrième avec 13,9% des suffrages) pour former une coalition.

Les deux partis prennent «un pari risqué» compte tenu de leurs «approches politiques fondamentalement différentes», souligne le quotidien régional Tiroler Zeitung.

Les Verts seront «des partenaires de coalition plus exigeants que les rigolos d’Ibiza», pronostique le puissant tabloïd Kronen Zeitung. Ce journal estime que «la perte d’un certain confort est le prix que doit payer Sebastian Kurz pour conserver le pouvoir».

Pour le chef des conservateurs, c’est «une véritable acrobatie politique» et il «devra marcher sur un fil» pour ne pas perdre la frange de son électorat conquise aux dépens de l’extrême droite, observe le politologue Thomas Hofer interrogé par l’AFP.

«Super ministère» de l’Environnement

Sebastian Kurz a déjà insisté sur sa volonté de «poursuivre les baisses d’impôts» et la «lutte contre l’immigration illégale». Le détail des compromis trouvés par les deux partis sera connu lors de la présentation de leur programme commun attendue jeudi.

 

 

La droite dominera largement la nouvelle équipe ministérielle au sein de laquelle les Verts devraient décrocher quatre portefeuilles, dont un «super ministère» de l’Environnement incluant également Transports, Energie et Technologie.

La députée écologiste Leonore Gewessler, ancienne dirigeante de l’une des principales organisations autrichiennes de défense de l’environnement, est pressentie à ce poste. Le chef de file du parti, Werner Kogler, âgé de 58 ans, serait vice-chancelier.

Parmi les autres attributions des Verts devraient figurer la Justice, les Affaires sociales et la Culture, selon la presse. Le parti de Sebastian Kurz gardera la main sur les ministères de l’Intérieur, des Finances et des Affaires étrangères.

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