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Attentat de Berlin: le Pakistanais arrêté à tort se confie

Le soir du 19 décembre, quelques heures après l'attentat de Berlin, un suspect est arrêté, pour être mis hors de cause deux jours plus tard. Le Pakistanais de 24 ans s'est confié jeudi sur son arrestation et les conséquences sur sa vie.

29 déc. 2016, 19:29
/ Màj. le 29 déc. 2016 à 20:47
La police a interpellé Naveed peu après l'attentat.

Lundi 19 décembre, au centre de Berlin, Naveed B. rentrait d'une soirée chez un ami lorsqu'il fut stoppé par une voiture de police. "Je leur ai montré ma carte d'identité et ils m'ont laissé continuer mon chemin, avant de m'interpeller quelques secondes plus tard." Le réfugié pakistanais raconte au média The Guardian son arrestation musclée.

"Ils m'ont déshabillé pour me prendre en photo. Quand j'ai résisté, ils m'ont giflé." Le jeune homme de 24 ans est ensuite interrogé sur le camion qui a foncé dans la foule sur un marché de Noël: "Vous étiez derrière le volant, non?" Naveed tente alors, avec un traducteur qui ne parlait pas son dialecte, d'expliquer aux agents qu'il ne sait pas conduire et serait incapable de démarrer un véhicule.

Reconnaissant envers l'Allemagne

"Je leur ai dit qu'il y avait la guerre dans mon pays, que j'ai fui pour chercher de l'aide. Vous, en Allemagne, vous nous offrez de la nourriture, des médicaments et de la sécurité. Vous êtes comme ma mère. Si j'avais fait ça à votre pays, vous ne devriez même pas m'exécuter, mais me découper en morceaux."

En deux jours et une nuit d'enfermement, le jeune homme affirme n'avoir eu que du thé et des biscuits, et avoir dormi sur un lit en bois sans matelas, ses mains toujours menottées derrière son dos la première nuit.

Pourtant, les autorités ont rapidement des doutes sur son implication, notamment à cause de l'absence de blessures et de sang sur son corps. Définitivement mis hors de cause, Naveed est libéré.

Sa vie bouleversée, sa famille en danger

Pourtant, le jeune homme aura du mal à se remettre de cette erreur. Ayant été le principal suspect de l'attentat, son nom et son visage ont été affichés dans la presse. Naveed craint pour sa vie et celle de sa famille. Ces derniers, restés au pays, ont déjà reçu des menaces.

"Avant mon arrestation, personne au Baloutchistan [région du Pakistan] ne savait que j'étais parti , explique-t-il. Maintenant, ils savent tous que j'ai fui vers l'Allemagne, que j'ai peur pour ma vie, et que je demande l'asile ici. Cela rend ma famille très vulnérable et je ne peux rien faire pour la protéger."

Le réfugié a choisi de parler aux médias en espérant dissiper le doute et être un peu plus en sécurité. Engagé pour l'indépendance du Balouchistan, le jeune homme dit avoir fui la région après des menaces de mort et le meurtre de ses cousins par des agents pakistanais.

Depuis sa libération, Naveed a été mis sous protection policière. Il dit souffrir d'insomnie et d'angoisses. "J'espère juste qu'un jour mon nom ne sera plus associé à ce terrible attentat."

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