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Asie: polémique autour du gavage extrême des animaux pour la fête du "cochon saint"

Tradition pour les uns, torture pour les autres, la polémique enfle autour du festival du "cochon saint" qui a lieu chaque année à Taïwan et au Vietnam. Des porcs y sont gavés à l'extrême et exhibés en public une fois abattus.

24 févr. 2015, 14:11
Les animaux sont gavés et sacrifiés aux dieux taoïstes à l'occasion de rituels traditionnels.

Des milliers de fidèles taoïstes se sont rassemblés mardi dans le nord de Taïwan à l'occasion d'un festival controversé. Des cochons sont gavés et leurs cadavres exposés aux regards, au grand dam des défenseurs des animaux. Au Vietnam, ces animaux sont coupés en deux en place publique, un rituel censé porter bonheur.

Le festival du "cochon saint" célèbre l'anniversaire de Zushi, un dieu du taoïsme, une doctrine chinoise à la fois religieuse et philosophique. Il se déroule chaque année sur une place devant un temple à son nom dans le district septentrional de Sanhsia.

Le but est de présenter l'animal le plus gros. Le vainqueur repart avec un trophée, en l'occurrence une assiette dorée.

Aux sons traditionnels des gongs, les cadavres de cinq cochons mis à mort la nuit précédente ont été exposés, pendus dans des camionnettes. La tête des animaux semblait minuscule par rapport à leur corps surdimensionné. Le plus gros pesait 714 kg.

"Les cochons sont exposés pour témoigner de notre gratitude et de notre respect envers Zushi", a expliqué Huang Chun-chi, un employé du temple. Après la cérémonie, les cadavres sont emmenés par leurs propriétaires et la chair est distribuée à leurs amis et leurs proches.

 

Frappés pour manger plus

Les défenseurs des animaux s'insurgent contre une tradition ancestrale qui voit les cochons être parqués dans de tout petits enclos et frappés pour qu'ils continuent de se nourrir.

"Nous sommes fermement opposés à ces concours du cochon sacré", a déclaré le président de la Société de défense des animaux et de l'environnement de Taïwan. "Les éleveurs ont adopté des méthodes inhumaines pour gaver les porcs et augmenter leur poids".

Zushi est très populaire dans le nord de Taïwan. Les défenseurs de la tradition nient qu'ils infligent des mauvais traitements aux animaux.

Coupés en deux à la machette

Des milliers de Vietnamiens se sont aussi réunis mardi pour assister au sacrifice de cochons en place publique, une autre tradition ancestrale critiquée par les défenseurs des animaux.

Comme chaque année, les villageois de Nem Thuong, dans la province de Bac Ninh, ont coupé en deux des cochons, avec des machettes. Une mise à mort publique censée porter bonheur.

Au son des tambours, les deux cochons ont été exhibés, portés en procession par des villageois vêtus de rouge, avant d'être attachés et coupés en deux sous les acclamations de la foule.

Les villageois ont ensuite plongé des billets de banque dans la mare du sang des animaux, source de bonne fortune en ce début de nouvelle année lunaire.

Appel ministériel vain

L'ONG Animals Asia Foundation a dénoncé cette tradition comme "utilisant la culture comme une excuse" et un acte de "cruauté envers les animaux".

Le ministère vietnamien de la Culture, des sports et du tourisme avait appelé en vain les villageois à rendre moins sanglant ce rituel, dans un pays sans grande tradition de défense des animaux.

Mais dans ce village du Vietnam, seul à avoir cette tradition, nulle référence au taoïsme: la fête célèbre un général du XIIIe siècle opposé à l'armée impériale chinoise.

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