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Arménie – Azerbaïdjan: une frappe tue treize civils en Azerbaïdjan

Un missile s’est abattu dans la deuxième ville d’Azerbaïdjan dans la nuit de vendredi à samedi. Treize civils ont été tués. Ces combats témoignent depuis trois semaines de l’impuissance de la communauté internationale.

17 oct. 2020, 11:03
/ Màj. le 17 oct. 2020 à 15:05
Ville de plus de 300'000 habitants, Gandja a déjà été frappée à plusieurs reprises depuis le début du conflit.

Treize civils ont été tués dans le bombardement nocturne d'une zone résidentielle de Gandja, deuxième ville d'Azerbaïdjan, selon les autorités samedi. L'Azerbaïdjan a juré samedi de "venger" leur mort.

Il s'agit d'une nouvelle escalade du conflit du Nagorny Karabakh entre Azerbaïdjanais et séparatistes arméniens. Quelques heures plus tôt, des frappes azerbaïdjanaises avaient visé la capitale des indépendantistes, Stepanakert, selon les journalistes de l'AFP présents dans la ville, dont la majorité des habitants ont fui depuis le début des hostilités le 27 septembre.

La frappe meurtrière de la nuit de vendredi à samedi sur Gandja a été suivie d’une deuxième dans une autre partie de la cité puis d’un tir visant la ville voisine de Mingecevir.

 

 

Communauté internationale impuissante

Ces bombardements, ainsi que les combats sur la ligne de front, témoignent de l'impuissance depuis trois semaines de la communauté internationale. Depuis une semaine, un accord de trêve humanitaire négocié sous l'égide de Moscou n'a jamais été appliqué. Le chef du Pentagone Mark Esper et la ministre française des Armées Florence Parly ont réinsisté vendredi soir de la nécessité d'arrêter les hostilités.

Le Nagorny Karabakh, majoritairement peuplé d'Arméniens chrétiens, a fait sécession de l'Azerbaïdjan, chiite turcophone, peu avant la dislocation de l'URSS en 1991, entraînant une guerre ayant fait 30'000 morts dans les années 1990. Un cessez-le-feu, émaillé de heurts, était en vigueur depuis 1994.

A Gandja, des journalistes de l'AFP ont vu des maisons détruites par le missile qui a frappé les habitants en plein sommeil vers 03h00 locales (01h00 en Suisse). Selon le procureur général, 13 civils ont été tués, dont des enfants, et plus de 45 ont été blessés. Des résidents en larmes fuyaient les lieux, certains en pyjamas et pantoufles.

"Nous allons nous venger sur le champ de bataille", a proclamé le président azerbaïdjanais Ilham Aliev dans un discours où il qualifie son ennemi séparatiste et son parrain, l'Arménie, tour à tour de "chien", fascistes" et de "bêtes sauvages".

Des dizaines de secouristes ont cherché des survivants à mains nues. Après quelques heures, une équipe a rassemblé des restes humains déchiquetés dans des housses mortuaires noires.

Ville de plus de 300'000 habitants, Gandja a déjà été frappée à plusieurs reprises depuis le début du conflit, notamment dimanche lorsqu'un missile avait fait dix morts.

"Cibles légitimes"

Les séparatistes arméniens ont relevé samedi que la ville abrite "des cibles légitimes": base aérienne, état-major d'une brigade motorisé, forces spéciales, centre des opérations de la défense azerbaïdjanaise, dépôts de carburant de l'armée, et usines de munitions.

Ils ont accusé aussi l'Azerbaïdjan d'avoir attaqué durant la nuit les infrastructures civiles du Karabakh, nécessitant une riposte.

Stepanakert a été secoué par des explosions vers 22h00, 4h30 et 5h30, selon les journalistes de l'AFP. Une frappe a détruit notamment une partie du toit d'un centre commercial et, plus loin, les vitres de commerces et d'un immeuble d'habitation ont volé en éclats.

Ailleurs sur le front, le président Aliev a annoncé samedi matin la prise de nouveaux territoires, notamment Fizouli "ville occupée depuis trente ans par des bêtes sauvages". Cette zone forme l'un des sept districts azerbaïdjanais dont les séparatistes ont pris le contrôle dans les années 1990.

Gains territoriaux

L’Azerbaïdjan a fait des gains territoriaux ces trois dernières semaines sans pour autant avoir remporté de bataille décisive. Bakou n’a pas jusqu’ici révélé le coût du conflit, ne publiant aucun bilan militaire, matériel ou humain, alors que les séparatistes affirment avoir tué des milliers d’hommes.

 

 

Outre une potentielle crise humanitaire, la crainte est de voir ce conflit s’internationaliser, la Turquie soutenant l’Azerbaïdjan. L’Armenie, qui soutient financièrement, politiquement et militairement les séparatistes, est elle dans une alliance militaire avec la Russie.

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