Les Canadiens l’appellent «la rafle des bébés». Alors qu’était fêtée la fin de la Seconde Guerre mondiale, Ottawa a mené l’une des politiques les plus honteuses de son histoire. Elle durera jusqu’en 1971. Entre ces deux dates, des centaines de milliers de bébés ont été arrachés à leur mère célibataire pour être placés dans des foyers. Ces femmes ont été considérées comme de mauvaises mères, car non mariées. Leurs enfants ont été jugés illégitimes. Les jeunes mères ont donc été placées dans des foyers, gérés par l’Eglise, et financés par Ottawa. Les enfants ont ensuite été adoptés et, pour la plupart, ils n’ont jamais connu leur mère.
Le Sénat, qui est d’ordinaire discret, a publié un rapport au vitriol intitulé «Honte à nous». Le nombre exact de bébés enlevés est flou: de 300 000 à 600 000, selon les sources, mais la plupart penchent pour 600 000 enfants.